Sport

Joris Kayembe impatient avant Standard – Charleroi : “Ça promet un grand match, tout est réuni”

Le renversement de la CBAS

Mardi, la Cour belge d’arbitrage pour le sport (CBAS) a renversé la décision du Conseil disciplinaire dans le dossier Charleroi – Malines. Sauf rebondissement improbable, le Sporting n’aura donc finalement pas l’occasion de défendre les trois points qu’il méritait de prendre le 12 novembre lorsque le match fut arrêté à la 67e minute (1-0). « On s’y était un peu préparé, ne cache pas Joris Kayembe. Ces dernières semaines, on essayait de ne pas trop y penser et de rester focalisé sur le match qui venait. Au-delà de ça, on est aujourd’hui dans une situation nettement plus positive et maintenant que la décision est connue, on va tenter de continuer sur cette voie pour confirmer la huitième place.”

guillement

« On a notre sort entre nos mains. »

À l’époque, le vestiaire carolo avait été marqué par le fait que ce soient leurs propres supporters qui aient fait écourter le match. Une rencontre entre cinq cadres (Mbenza, Kayembe, Heymans, Marcq et Ilaimaharitra), Felice Mazzù et les supporters avait même été organisée pour crever l’abcès. “On a pris un coup sur la tête. Mais depuis mi-novembre, on a réussi à se remotiver et à se reconcentrer sur notre objectif de top 8. Devoir en quelque sorte rattraper ces points perdus, alors qu’on les méritait, ça nous a, par moments, servis de motivation. Il reste deux matchs relevés mais on a notre sort entre nos mains.”

Sa dernière blessure

Le 26 février contre Saint-Trond (1-0), Kayembe a vécu sa première blessure relativement importante sous la vareuse carolo. Une fameuse élongation aux ischios. Avant ça, tout juste avait-il manqué le déplacement à OHL (3-2, le 10 septembre) alors que, depuis son arrivée au Sporting en janvier 2020, il enchaîne.

“Cette blessure ne m’a pas trop tracassé, commente le numéro 12. Par rapport à mon passé (NdlR : il a vécu plusieurs ruptures des ligaments croisés du genou), je savais que ce ne serait pas grave. Que c’était une fatigue musculaire. Ou peut-être dû au froid, m’a-t-on dit. Je ne m’étais pas rééchauffé correctement à l’entame de la deuxième mi-temps. Je n’avais jamais été blessé aux ischios. Mais, c’est derrière moi.”

Charleroi's Joris Kayembe leaves the pitch after being injured during a soccer match between Sporting Charleroi and Sint-Truidense VV, Sunday 26 February 2023 in Charleroi, on day 27 of the 2022-2023'Jupiler Pro League' first division of the Belgian championship. BELGA PHOTO BRUNO FAHY
Le 26 février contre Saint-Trond, Joris Kayembe a dû sortir du terrain aidé par le staff médical.

Durant son absence, c’est Isaac Mbenza qui s’est solidement installé sur l’aile gauche, et non Jackson Tchatchoua. “La concurrence fait partie de la vie d’un groupe. Notre avantage, c’est que lorsqu’un titulaire est absent, on sait que celui derrière est aussi fort. D’ailleurs, si un club comme Charleroi veut continuer à grandir, ça doit être comme ça. Il faut augmenter le niveau global de l’effectif, pas seulement celui des titulaires. ”

Ces deux derniers matchs, Kayembe a profité des méformes d’Ozornwafor (à Westerlo) et d’Andreou (contre Zulte Waregem) pour monter au jeu. Il revient fort, à chaque fois dans l’axe défensif. Un poste qu’il avait déjà ponctuellement occupé mais qui reste relativement inédit pour lui.

“Le coach sait que je peux jouer là. Je remarque que quand je suis sur l’aile, les adversaires commencent à me connaître et réussissent à bloquer mon pied gauche. C’est plus compliqué de les surprendre. Mais ce poste de défenseur central gauche dans une défense à trois m’offre d’autres perspectives et je sais que je peux me projeter différemment.”

Il devrait récupérer une place de titulaire, ce vendredi.

Le choc au Standard

Joris Kayembe entame ce thème par un constat positif : l’état de forme des deux clubs wallons. “C’est plaisant que deux équipes soient si bien avant un tel choc. Ça promet un grand match; tout est réuni, dit-il d’un ton déterminé. On ira à Sclessin pour gagner. On sait qu’on a les qualités et la dynamique pour le faire.”

Qui est favori ? Il réfléchit : “Nous, je pense. On n’a pas peur. On a confiance en nos qualités et en notre jeu. On a gagné là-bas la saison dernière.”

« À choisir, je préfère gagner en jouant mal. Surtout à cette période-ci du championnat. »

Dans le jeu, malgré un récent neuf sur neuf, on observe un Charleroi à réaction. Certes brave et jusqu’au-boutiste, mais en réussite, aussi. Kayembe : “On est conscient qu’on doit faire mieux dans le jeu. C’est un paramètre difficile à expliquer. Impalpable, irrationnel. Avant un match, on sait ce qu’on a à faire, et comment le faire. Du pressing, du jeu vers l’avant, de la justesse… Mais ça ne marche pas systématiquement. C’est parfois dû à la qualité de l’adversaire, il faut pouvoir l’admettre.”

Et de pointer le paradoxe inverse : “Il nous est déjà arrivé de bien jouer sans prendre de points. Donc à choisir, je préfère gagner en jouant moins bien. Surtout à cette période-ci.”