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À Anderlecht, l’évolution doit devenir une révolution

Le coach n’est pas en danger

L’été ne devrait pas être bien différent de celui de 2022. À une différence près : Anderlecht ne changera pas de coach. Le CEO Jesper Fredberg aura une grosse réunion pour faire le bilan de Riemer mais sa place n’est pas en danger.

Le coach a sa responsabilité dans les récents échecs à l’AZ et face à Malines. Il l’a assumé après le match. “J’endosse l’entière responsabilité de l’échec”, a-t-il déclaré, promettant ensuite de travailler dur pour compenser les lacunes de son équipe.

Un discours qu’il prouve qu’il a des garanties en vue de la saison prochaine. Anderlecht l’a engagé pour obtenir des résultats à long terme et avait promis de ne le juger que sur ce laps de temps.

Vendre des talents pour remplir les caisses

Structurellement, à moins d’un bouleversement à la présidence du club, rien ne devrait changer à l’exception de l’arrivée d’un entraîneur des gardiens vu la démission de Frank Boeckx.

Dans le noyau, on peut tabler sur au moins cinq départs et autant d’arrivées parmi les cadres du noyau. Parmi la salve de départs, on retrouvera un grand talent monnayable au prix fort : Bart Verbruggen ou Zeno Debast, certainement. Sans cet apport d’argent frais, Anderlecht aura du mal à combler le trou dans ses caisses et à se permettre une enveloppe de transfert.

Le Sporting va profiter de l’allégement de sa masse salariale. Adrien Trebel s’en va, Lior Refaelov a de fortes chances de le suivre et Hendrik Van Crombrugge fera tout pour retrouver du temps de jeu ailleurs. Trois hommes qui pèsent plus de six millions par an dans la masse salariale. Leur départ ne va pas soudainement libérer une enveloppe pour le mercato mais soulagera le bilan comptable qui s’annonce déjà dans le rouge.

Garder de l’expérience

Et pourtant, ce groupe manque cruellement d’expérience. Jan Vertonghen est le seul joueur capable d’être un véritable patron dans ce groupe. Les autres éléments d’expérience se cachent quand il faut parler à la presse ou quand ils doivent prendre leurs responsabilités lors de la séance de tirs au but à l’AZ.

Islam Slimani joue le rôle de grand frère comme pouvait l’être Adrien Trebel. Il sera important d’avoir des joueurs avec ce profil dans le groupe la saison prochaine. Si ce n’est pas l’Algérien, dont la prolongation de contrat reste une interrogation, cela doit être l’un ou autre joueur avec du vécu mais surtout du charisme.

Il en manquait cruellement à Anderlecht lors des deux derniers matchs de la saison. Le problème est aussi footballistique qu’il est mental. Avoir un Vertonghen dans chaque ligne est impayable mais Anderlecht doit se trouver de nouveaux patrons.

Se séparer de ceux qui ont fait le tour de la question

Plusieurs joueurs avec de l’expérience sont toutefois annoncés sur le départ. Le grand nettoyage évoqué par Riemer concerne particulièrement les joueurs qualifiés d’”en fin de cycle”. La nouvelle direction ne veut pas s’accrocher à tout prix à des joueurs qui coûtent beaucoup en n’apportant un rendement moyen et en donnant l’impression d’avoir fait le tour de la question au club.

Les joueurs en fin de cycle ne seront plus conservés.

Francis Amuzu en est le meilleur exemple. Fredberg n’aurait certainement pas conservé l’ailier s’il avait reçu l’offre de Nice (près de 10 millions €) l’été dernier. La nouvelle philosophie du club n’est pas de toujours vouloir maximiser la vente d’un joueur mais de ne pas louper un potentiel profit en jouant la montre.

Amir Murillo est également sur le départ. Le Panaméen a fait le tour de la question et ne répond plus aux attentes du club. Notamment dans son implication et sa constance.

Déjà de premiers contacts

Les Mauves ont déjà commencé leur travail de scouting. Ils ont récemment pris leurs renseignements auprès d’Alexis Flips. À 23 ans, l’ailier français est une valeur sûre à Reims où il est presque toujours titulaire en Ligue 1. Le Nordiste est un produit de l’académie de Lille où il a passé une grande partie de sa formation.

Anderlecht veut oser investir dans des joueurs comme Flips pour le revendre au prix fort par la suite.

Droitier, il peut aussi bien évoluer à droite qu’à gauche. Le Français verrait d’un bon œil un transfert à Anderlecht. Surtout s’il est assorti d’un contrat à long terme. Son bail à Reims prend fin dans un an, ce qui permettrait à Anderlecht de payer moins que les 5 millions € annoncés par Transfermarkt. Le salaire du joueur n’est pas un problème selon nos informations.

Oser payer cher pour revendre cher

Pouvoir convoiter un joueur estimé à 5 millions après en avoir recruté un en payant plus de 4 millions (Dreyer) prouve qu’Anderlecht peut avoir de la ressource dans son recrutement.

La philosophie reste celle annoncée par Fredberg lors de sa prise de pouvoir. Neerpede et le développement des jeunes du cru restent une priorité. L’Ajax reste en cela une source d’inspiration.

Les Mauves se verraient pourtant bien aussi piquer quelques idées à Benfica. Les Lisboètes ont misé sur la formation mais également sur de gros transferts, n’hésitant pas à payer le prix fort pour des joueurs à fort potentiel sportif mais également financier.

C’est le genre d’opération espérée avec Dreyer. Le Danois ne devrait pas être le dernier coup d’Anderlecht qui veut rester agressif sur le marché des transferts malgré ses difficultés pécuniaires.

Reims' French forward Alexis Flips (L) fights for the ball with Rennes' French goalkeeper Steve Mandanda (R) during the French L1 football match between Stade Rennais FC and Stade de Reims at Roazhon Park in Rennes, on April 15, 2023. (Photo by LOIC VENANCE / AFP)
Alexis Flips est un joueur qui a déjà du vécu.

La marque Anderlecht va-t-elle encore peser ?

Si le projet anderlechtois intéresse un pensionnaire du top 8 de Ligue 1, c’est parce que la marque Anderlecht continue d’attirer certains joueurs étrangers. La direction l’a prouvé en réussissant à attirer un joueur comme Dreyer qui aurait pu signer dans des championnats plus huppés.

L’absence d’Europe la saison prochaine jouera toutefois un rôle négatif dans la force des Anderlechtois dans les négociations avec des joueurs qu’ils tentent d’attirer et avec ses joueurs pour tenter de les conserver.

Des jeunes, oui, mais pas trop vite

La révolution ne passera pas par Neerpede. Pas uniquement du moins. Anderlecht a légèrement changé sa politique avec les jeunes joueurs. Le RSCA ne conservera plus que les joueurs dont l’objectif est de percer avec le club.

L’impatience règne chez certains. Le management veut tempérer et laisser ses jeunes joueurs apprendre. Beaucoup ne sont pas encore prêts à endosser le costume de titulaire et devront être encadrés. Ceux qui rêvent d’une équipe première à 100 % composées de joueurs issus de la formation anderlechtoise devront encore patienter.