Maroc

Lutte contre la criminalité : La DGSN fait appel à l’IA

 La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) se met à l’intelligence artificielle pour résoudre des affaires criminelles. Des expériences pilotes sont actuellement menées dans des villes comme Casablanca ou encore Agadir et les résultats sont prometteurs. Bilan.

Lecture automatique des plaques de voitures volées, reconnaissance faciale des criminels recherchés… l’intelligence artificielle a permis à la Sûreté nationale de résoudre de nombreux dossiers au cours de cette année 2023. Il s’agit de procédé expérimental certes, mais les résultats sont très probants. C’est ce qui ressort du bilan 2023 de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Dans le cadre d’un plan stratégique visant à adopter les techniques d’intelligence artificielle dans le travail de la police, la Direction générale de la sûreté nationale a commencé à travailler sur un nouveau système technologique, qui vise à exploiter les réseaux de caméras de surveillance urbaine et de caméras portables embarquées par les éléments de police dans la lecture automatique des plaques d’immatriculation des voitures sur les axes routiers urbains. Il s’agit là d’un processus expérimental mis en œuvre dans les villes de Casablanca et d’Agadir. Une expérience qui a permis, au cours de l’année en cours, la détection de 228 voitures et véhicules faisant l’objet d’une déclaration de vol ainsi que le repérage de 585 véhicules dont les propriétaires font l’objet de mandats de recherche au niveau national pour implication dans des actes criminels. Les équipes de la police travaillent actuellement sur l’élaboration de nouveaux logiciels qui utilisent les technologies de l’intelligence artificielle pour déterminer l’identité des personnes faisant l’objet d’une enquête. Cette technologie, qui a été utilisée d’une manière expérimentale, a démontré une grande capacité à surveiller et neutraliser le danger émanant des personnes qui constituent une menace sérieuse pour la sécurité des citoyens et de leurs biens.

GPS
De même et afin d’assurer l’efficacité des interventions des services de sécurité sur la voie publique tout en renforçant les mécanismes de contrôle du travail des patrouilles de police, un système est actuellement mis en œuvre pour le suivi géographique des patrouilles de police sur la voie publique à l’aide du système de positionnement global (GPS). Dans les détails, les véhicules de police et les motos ont été dotés de 800 unités GPS automatiquement liées au système d’information pour diriger les interventions de sécurité, ce qui augmenterait la rapidité et l’immédiateté de réponse aux appels des citoyens. Le bilan 2023 de la DGSN explique que l’utilisation de ce système vient dans la perspective d’un déploiement global et progressif dans un futur proche. Toujours soucieux d’exploiter les technologies modernes de communication au service des citoyens, les services de sécurité nationale ont commencé à exploiter la plateforme de réseau social « Facebook» pour publier et diffuser des rapports sur la recherche d’enfants disparus. Il s’agit, en effet, du système d’information «Mon enfant a disparu» lié aux services de police. Au niveau national, c’est le système qui a permis, au cours de l’année en cours, la publication d’un total de 222 circulaires au niveau national et l’accélération des recherches sur les enfants portés disparus. Il faut préciser que les services techniques de la Sûreté nationale ont contribué au développement de plusieurs applications et solutions informatiques pour permettre aux agents de police d’accomplir de manière optimale leurs tâches. C’est le cas notamment pour le système d’information de gestion des services de police « GESTARR » qui a été généralisé à tous les services de police au niveau national. Il a été question, selon le même bilan, de la mise en œuvre d’un ensemble de services supplémentaires intégrés à ce même système, en le reliant notamment au nouveau du système d’information pour la gestion des dossiers criminels et délits traités par les services de police ainsi que l’élaboration et l’analyse des statistiques et données qui s’y rapportent. Ce système est actuellement utilisé à titre expérimental dans 350 postes de travail de la police dans les préfectures de police au niveau des villes de Kénitra, Tanger, Meknès, Marrakech et Settat, ainsi que dans la Sécurité provinciale de la ville de Safi.

Fibre optique
En ce qui concerne le domaine de procédures numériques, considéré comme faisant partie de la nouvelle génération de services, le bilan de la DGSN a confirmé que les équipes techniques de la Direction générale de la sûreté nationale ont continué, au cours de l’année 2023, à mettre en œuvre des chantiers de numérisation, ce qui se répercute positivement sur les performances en matière de sécurité. Il a été question dans ce sens de la mise en place du réseau de communications sans fil unifié pour les services de sécurité nationale. Concrètement, il s’agit d’un réseau à fibre optique hautement sécurisé qui relie 57 villes à travers le pays et permet des communications sans fil sécurisées en plus de fournir des données en garantissant leur transfert à grande vitesse, tenant compte des besoins des services de police. A noter enfin que l’année 2023 a également été marquée par la poursuite de la mise en œuvre du plan d’action visant à généraliser la carte d’identité nationale électronique à tous les citoyens. Ainsi, 32 nouvelles unités mobiles ont été utilisées pour demander ou renouveler la carte d’identité nationale électronique. Dotés de deux plateformes d’enregistrement des données d’identification des citoyens, ils ont été utilisés pour organiser des campagnes de proximité au profit des habitants des zones géographiquement éloignées ou montagneuses réparties sur le territoire national. Le nombre total de bénéficiaires de ce service mobile a atteint 128.451 bénéficiaires.

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Cybercriminalité
Bilan. Les crimes liés aux technologies modernes et à la cyber-extorsion ont enregistré une augmentation de 6%, avec près de 5.969 affaires, tandis que le nombre de contenus utilisés dans ce type d’affaires enregistrés a atteint 4.070, alors que celui des mandats internationaux émis s’est établi à 842, contre 752 au cours de l’année dernière.
Dans le cadre de ces affaires, 874 personnes ont été interpellées et déférées devant la justice. Pour ce qui est des affaires de sextorsion, les services de la Sûreté nationale ont enregistré, au cours de cette année, 508 affaires, en hausse de 18 % par rapport à l’année précédente, alors que 182 personnes, impliquées dans ces actes criminels ayant ciblé 515 victimes dont 109 étrangers, ont été arrêtées. Concernant les crimes financiers et économiques, les services de la DGSN ont poursuivi le renforcement et le développement des techniques d’enquête pénale dans ce type de crimes, que ce soit au niveau de la Brigade nationale de la police judiciaire ou des quatre brigades régionales de la police judiciaire qui lui sont affiliées à Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech. Ces brigades ont traité 529 affaires liées à la corruption, à l’abus de confiance, au détournement des deniers publics et au chantage, soit une augmentation de près de 14 % par rapport à l’année précédente, tandis que le nombre de suspects qui ont fait l’objet d’une enquête dans ces affaires a atteint 693 personnes, dont 322 dans des affaires de corruption et d’abus de confiance, 259 suspects dans des cas de détournement et de dilapidation de deniers publics et 112 dans des cas de chantage et d’abus de pouvoir.