Maroc

Enseignement: Un marathon bouclé in extremis

Des augmentations salariales conséquentes, fruit d’une approche inédite adoptée par le gouvernement dans le cadre du dialogue avec les syndicats de l’enseignement

Education nationale: La commission ministérielle annoncée par le chef de gouvernement donne des résultats probants puisque le gouvernement et les centrales syndicales les plus représentatives ont signé, dimanche à Rabat, un accord portant sur l’amélioration du salaire des enseignants.

L’approche gouvernementale basée sur un dialogue responsable et ouvert avec les syndicats de l’enseignement se révèle payante. Le dialogue mené par la commission annoncée récemment par le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, donne ses fruits. En effet, le gouvernement et les centrales syndicales les plus représentatives ont signé, dimanche à Rabat, un accord portant sur l’amélioration du salaire des enseignants. L’accord a été signé lors d’une réunion tenue sous la présidence du chef de gouvernement en présence du ministre de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, du ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, et du ministre délégué auprès de la ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, Fouzi Lekjaa, en plus des représentants de l’Union marocaine du travail (UMT), de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), de la Confédération démocratique du travail (CDT) et de la Fédération démocratique du travail (FDT).

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Dans une déclaration à la presse, M. Benmoussa a assuré que «cet accord apporte des solutions à de nombreux problèmes concernant l’augmentation des salaires de 1.500 dirhams par mois pour l’ensemble des fonctionnaires du secteur», tout comme de nombreux autres dossiers catégoriels posés depuis plusieurs années également résolus grâce à cet accord. Le ministre a souligné que cet accord représente «une étape très importante en cela qu’il contribuera principalement à favoriser un climat scolaire positif dans le secteur, et ainsi permettre la reprise de la scolarité, répondre aux attentes des familles et aussi préserver le temps scolaire pour les élèves», formant le vœu que cet accord ouvre de larges horizons en faveur de l’accélération de la réforme du système de l’éducation. Il a également mis l’accent sur l’importance d’une mobilisation de l’ensemble des acteurs, enseignants et personnel administratif, qui jouent un rôle positif dans l’accompagnement de la réforme.

L’accord approuve une augmentation générale des salaires de tous les enseignants quels que soient leurs statut et grade. (D.R)

Augmentation générale

L’un des principaux points du procès-verbal de l’accord signé, dimanche à Rabat, entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs dans le secteur de l’éducation nationale concerne bien évidemment l’augmentation générale des salaires. Il s’agit ainsi de l’approbation d’une augmentation générale des salaires de tous les enseignants quels que soient leurs statut et grade, d’un montant mensuel net fixé à 1.500 dirhams, à verser en deux tranches égales (1er janvier 2024 – 1er janvier 2025). Concernant les dossiers catégoriels, l’accord prévoit une augmentation des montants des indemnités relatives à la classe exceptionnelle (hors échelle) pour tous les salariés classés dans ce grade à partir de l’échelon 5, d’un montant mensuel de 1.000 dirhams ; l’octroi d’une indemnité complémentaire, d’un montant mensuel de 500 dirhams, au profit des enseignants de l’enseignement secondaire qualifiant ; la création d’une indemnité complémentaire, d’un montant mensuel de 500 dirhams, au profit des administrateurs pédagogiques ; l’octroi d’indemnité mensuelle spéciale de 500 dirhams aux assistants administratifs et aux assistants techniques intégrés au titre d’assistants pédagogiques ; l’augmentation du montant des indemnités liées à la correction des examens, qui seront fixées par une décision conjointe des deux autorités gouvernementales chargées de l’éducation nationale et des finances. Le montant minimum de l’indemnité versée à l’enseignant chargé de la correction sera fixé à 1.000 dirhams ; la révision du système d’avancement de grade, en réduisant le nombre d’années requis pour certains grades ; accorder aux cadres administratifs investis, à titre temporaire, de missions relevant de l’administration pédagogique, les mêmes indemnités des charges administratives liées au poste, à condition que ces tâches soient assignées par décision de l’autorité gouvernementale chargée de l’éducation nationale ; l’augmentation de 30% des indemnités pour les heures supplémentaires, qui seront facultatives. – règlement du dossier des enseignants de l’enseignement primaire, des attachés pédagogiques et des attachés économiques et administratifs, qui ont été recrutés pour la première fois aux échelles 7 ou 8, classés en deuxième grade et qui sont partis à la retraite entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2023, et ce au niveau de la Caisse marocaine des retraites.

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Retour aux classes

Les centrales syndicales ont appelé au retour aux classes, après la signature avec le gouvernement, dimanche à Rabat, de l’accord portant sur l’amélioration du salaire des enseignants. Cet accord, qui apporte des acquis au profit des enseignants, notamment la hausse des salaires et le règlement de certains dossiers catégoriels, est de nature à rendre à l’école publique ses lettres de noblesse, ont souligné les représentants des syndicats de l’éducation dans des déclarations à la presse. Dans ce sens, le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement relevant de la Confédération démocratique du travail, Younes Firachine, a affirmé que cet accord constitue une avancée importante, ajoutant que «l’activité scolaire doit à présent reprendre dans les écoles publiques pour ainsi permettre aux élèves de bénéficier de leur droit de poursuivre leur scolarité, et ce, dans l’attente de l’entame du deuxième round prévu à partir de la semaine prochaine». Pour sa part, le secrétaire général de la Fédération libre de l’enseignement, affiliée à l’Union générale des travailleurs du Maroc, Youssef Allakouch, a salué l’interaction positive du gouvernement avec les revendications de la famille de l’éducation, notamment dans le volet financier, précisant que l’accord a porté sur 13 points fondamentaux. D’autres catégories bénéficieront de cet accord à travers les dossiers catégoriels, a-t-il poursuivi, formant le voeu que «ces mesures trouvent un écho avec le retour aux classes des élèves ce lundi». De son côté, le vice-secrétaire national de la Fédération nationale de l’enseignement, affiliée à l’Union marocaine du travail, Mohamed Khafifi, a qualifié d’«historique» l’accord signé dimanche, se félicitant de l’esprit de responsabilité et de citoyenneté ayant prévalu lors de ces réunions, «aux fins de réhabiliter les enseignants et l’école publique, et d’assurer le retour aux classes des élèves». Le secrétaire général du syndicat national de l’enseignement, Abdessadek Rghioui, a, quant à lui, souligné que «cet accord qui est l’aboutissement d’une série de rounds de négociations avec la délégation gouvernementale, a permis d’aplanir toutes les difficultés, surtout sur le plan de la réponse aux revendications récurrentes des enseignants concernant l’amélioration de leur revenu», assurant que «des dossiers et questions en suspens depuis plus de 10 années ont été résolus».

Les centrales syndicales ont appelé au retour aux classes, après la signature avec le gouvernement, dimanche à Rabat, de l’accord. (D.R) 

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C’est le titre de la boite

Task force

Dialogue. Le chef de gouvernement avait annoncé lors de la réunion de la majorité gouvernementale à la mi-novembre la mise en place d’une commission ministérielle dans l’objectif de traiter les problématiques liées au statut des fonctionnaires de l’éducation nationale. Le numéro un de l’Exécutif avait affirmé que le nouveau statut a permis de régler la question des anciens enseignants contractuels tout en mettant en œuvre une réforme pour une école publique de qualité. Notant que «l’essence de toute amélioration consiste à garantir la qualité de l’éducation», il a soutenu que la concrétisation des objectifs de l’État social passe essentiellement par «la réalisation de résultats tangibles qui permettent de rompre avec le décrochage scolaire et la faiblesse criante des apprentissages». Il a relevé que le ministre de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports a accompli «un travail colossal à travers les consultations nationales ayant impliqué environ 21.000 enseignantes et enseignants, plus de 33.000 élèves et plus de 20.000 familles, en vue d’élaborer un plan de réforme de l’éducation». Ces consultations ont servi de base pour la création d’une «école pionnière» ayant donné des résultats positifs pour avoir aidé 63.000 élèves à améliorer leur niveau de manière significative, avait-il expliqué.

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Dossiers catégoriels

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Hors échelle

L’accord prévoit une augmentation des montants des indemnités relatives à la classe exceptionnelle (hors échelle) pour tous les salariés classés dans ce grade à partir de l’échelon 5, d’un montant mensuel de 1.000 dirhams.

Indemnité complémentaire

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Une indemnité complémentaire, d’un montant mensuel de 500 dirhams, sera octroyée au profit des enseignants de l’enseignement secondaire qualifiant. Une indemnité complémentaire, d’un montant mensuel de 500 dirhams, sera également créée au profit des administrateurs pédagogiques.

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Correction d’examen

L’accord prévoit l’augmentation du montant des indemnités liées à la correction des examens, qui seront fixées par une décision conjointe des deux autorités gouvernementales chargées de l’éducation nationale et des finances.

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