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Qui est Mohamed Hamdane Dagalo, l’homme qui prétend contrôler le palais présidentiel au Soudan ?

Les deux hommes sont devenus les hommes forts du pays avec des ambitions peu compatibles avec une saine gestion du pays, fut-il l’un des plus pauvres du monde. Le « général » Hemedti, s’est surtout fait connaître à la fin du règne de l’ancien président Omar al-Béchir en 2019. Il est accusé par plusieurs ONG d’avoir dispersé très violemment des manifestations contre le pouvoir de ce dernier qui l’a fait venir du Darfour avec ses hommes.

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Cette proximité avec Omar al-Béchir a permis au « général » Hemedti, aussi surnommé « Petit Mohamed » d’entrer dans le sérail du pouvoir soudanais et de devenir l’un des hommes les plus puissants et les plus riches de ce pays, un parcours exceptionnel pour cet homme qui serait né en 1974 dans la tribu Mahariya dans la communauté Rizeigat, un groupement arabe à majorité musulmane surtout présent dans le Darfour mais également au Tchad voisin.

Mohamed Dagalo est le neveu d’un chef de tribu active dans le commerce de chameaux. Plusieurs témoignages expliquent qu’il a abandonné l’école très rapidement pour devenir lui-même marchand de chameaux.

Selon la légende qui l’entoure, le « général » Hemedti aurait été contraint de prendre les armes durant la guerre du Darfour lorsque son clan a été victime d’une attaque dans laquelle 60 membres de sa famille ont été tués et tous ses chameaux dérobés.

Suite à ce drame, il a rejoint le mouvement des Janjawid, un conglomérat de milices tribales arabes dans lequel il a gravi les échelons, pour finir par attirer l’attention du président al-Béchir qui recrutait des Janjawids pour combattre les non-Arabes qui ont commencé à se révolter contre son régime en 2003 au Darfour. Les Janjawids ont régulièrement été accusés par les ONG de défense des droits de l’homme de crimes de guerre (meurtres, viols et tortures) tout au long du conflit au Darfour.