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La sonde indienne Chandrayaan-3 a réussi à se poser près du pôle Sud lunaire – Actualités Tunisie Focus

L’Inde est parvenue mercredi, à faire alunir sa fusée non-habitée. Un moment historique pour le pays le plus peuplé du monde qui rejoint le club très fermé de ceux ayant réussi un alunissage contrôlé, quatre ans après une tentative ratée.

Rendez-vous avec l’Histoire. L’Inde a réussi, mercredi 23 août, à faire alunir sa fusée non-habitée Chandrayaan-3 sur le pôle Sud de la Lune. Cette deuxième tentative de la sorte en quatre ans fera date pour le pays le plus peuplé du monde.

La fusée a atterri sur la Lune près du pôle Sud lunaire peu exploré, ce qui constituerait une première mondiale pour un programme spatial.

Cette nouvelle tentative du programme indien, en plein essor, intervient quatre ans après un échec cuisant, l’équipe au sol ayant perdu le contact peu avant l’arrivée sur la Lune.

Développé par l’Organisation indienne pour la recherche spatiale (ISRO), Chandrayaan-3 comprend un module d’atterrissage baptisé Vikram, signifiant « vaillance » en sanskrit, et un robot mobile, appelé Pragyan (« sagesse » en sanskrit) pour explorer la surface de la Lune.

Cette mission se déroule quelques jours seulement après que Luna-25, la première sonde à être lancée par la Russie vers la Lune depuis 1976, s’y est écrasée.

Chandrayaan-3, lancée il y a six semaines, a été plus lente à atteindre la Lune que les missions américaines habitées Apollo des années 1960 et 1970, qui y étaient parvenues en quelques jours.

« Chandrayaan-3 va s’y prendre avec plus de robustesse »

La fusée indienne est, en effet, beaucoup moins puissante que la Saturn V, la fusée du programme lunaire américain Apollo. Elle a dû effectuer cinq ou six orbites elliptiques autour de la Terre pour gagner en vitesse, avant d’être envoyée sur une trajectoire lunaire d’une durée d’un mois.

Vikram s’est détaché de son module de propulsion la semaine dernière et transmet des images de la surface de la Lune depuis son entrée en orbite lunaire, le 5 août.

L’ancien chef de l’espace indien, Kailasavadivoo Sivan, estime que les dernières photos transmises par la mission indiquent que la dernière étape du voyage devrait être couronnée de succès.

« Cela nous encourage (à penser) que la mission va réussir son atterrissage sans problème », a-t-il déclaré lundi à l’AFP.

Selon Kailasavadivoo Sivan, l’ISRO a apporté des corrections à la suite de l’échec d’il y a quatre ans. Les scientifiques avaient alors perdu le contact avec le module lunaire quelques instants avant son alunissage. « Chandrayaan-3 va s’y prendre avec plus de robustesse », a-t-il ajouté, « nous sommes confiants, nous nous attendons à ce que tout se passe bien ».

« La navigation se poursuit en douceur »

Mardi, à la veille de l’atterrissage, l’ISRO a indiqué sur les réseaux sociaux que le processus en vue de l’alunissage se déroulait comme prévu et que le centre de contrôle « vibrait d’énergie et d’excitation ».

« La navigation se poursuit en douceur », a précisé l’agence spatiale sur X.

Le programme aérospatial indien est doté d’un budget relativement modeste, mais qui a été considérablement augmenté depuis sa première tentative de placer une sonde en orbite autour de la Lune, en 2008.

Cette mission indienne, d’un coût de 74,6 millions de dollars (66,5 millions d’euros), selon les médias, bien inférieur à celui des autres pays, témoigne d’une ingénierie spatiale frugale. Selon les experts du secteur, l’Inde parvient à maintenir des coûts bas en reproduisant et en adaptant la technologie spatiale existante à ses propres fins, notamment grâce à l’abondance d’ingénieurs hautement qualifiés bien moins payés que leurs confrères étrangers.

La précédente tentative d’alunissage en 2019, qui coïncidait avec le 50e anniversaire de la première sortie sur la Lune de l’Américain Neil Armstrong, avait coûté 140 millions de dollars (124 millions d’euros), soit près du double du coût de la mission actuelle.

Premier pays asiatique à placer un satellite en orbite autour de Mars en 2014, l’Inde devrait lancer une mission habitée de trois jours en orbite terrestre d’ici l’année prochaine.

Pour Kailasavadivoo Sivan, les efforts de l’Inde pour explorer le pôle sud lunaire apporteraient une contribution « très, très importante » aux connaissances scientifiques.

Seuls la Russie, les États-Unis et la Chine ont déjà réussi un atterrissage contrôlé sur la surface lunaire.