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La Belgique demande officiellement le transfèrement d’Olivier Vandecasteele

La nouvelle a été annoncée dans un tweet par la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib, qui a précisé qu’elle avait eu dès lundi soir un échange téléphonique avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian.

Téhéran a confirmé cet entretien, parlant d’ “affaires consulaires” avec la Belgique. On s’attend donc à une demande similaire de l’Iran demandant le transfèrement de son diplomate Assadollah Assadi, condamné à vingt ans de prison à Anvers pour avoir planifié un attentat contre un meeting de l’opposition iranienne à Villepinte, près de Paris, en 2018.

L’opposition iranienne peut déposer un recours

Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) – qui a déjà annoncé vouloir déposer un recours devant le tribunal de première instance contre le transfèrement d’Assadi – a réagi également. “Nous n’avons pas d’objection au transfèrement de Vandecasteele, qui aurait dû être libéré depuis longtemps”, nous indique Shahin Gobadi, porte-parole international du CNRI. “Toutefois, nous n’avons pas été informés d’une quelconque décision de transférer Assadi, un terroriste condamné, vers l’Iran”.

Le 3 mars, la Cour constitutionnelle avait estimé que le CNRI, l’une des victimes potentielles de l’attentat déjoué de Villepinte, pouvait exercer un recours contre ce transfèrement “auprès du tribunal de première instance ou, en cas d’urgence, auprès du président de ce tribunal”. Elle se basait sur l’article 13 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Olivier “ne peut presque plus se tenir debout” selon sa famille

Faut-il le rappeler ? Olivier Vandecasteele a été condamné à 40 ans de prison et à 74 coups de fouet pour espionnage, à l’issue d’un procès qualifié d’“inéquitable” tant par sa famille que par le gouvernement belge.

Ses proches estiment qu’Olivier sert de “monnaie d’échange” pour les autorités iraniennes, lesquelles veulent obtenir en échange leur ancien agent du ministère du Renseignement et de la Sécurité (MOIS). Le fait qu’il a été transféré il y a dix jours dans la prison d’Evin, alors que l’humanitaire belge était détenu depuis août 2022 au sous-sol d’un lieu inconnu, indique sans doute que les choses sont en train de bouger.

Récemment, indique sa famille, “il a eu l’occasion d’échanger avec ses proches au cours d’un appel de quelques minutes durant lequel il les a informés qu’il ne parvenait plus à dormir et ne pouvait presque plus se tenir debout à cause de douleurs musculaires et nerveuses insupportables”. Olivier Vandecasteele sait que la Belgique a adopté avec l’Iran un traité de transfèrement. Il en a été informé par l’ambassadeur belge sur place.