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« J’ai le sentiment que nos âmes ont été brisées »: à Nashville, des habitants sous le choc d’une tuerie si près de chez eux

Mardi, elle est venue déposer six pierres — une tradition du judaïsme — à l’entrée de la Covenant School pour rendre hommage aux victimes, trois adultes et trois enfants.

En ayant une pensée émue pour ses propres petits-enfants, âgés de 5 et 8 ans, tout juste plus jeunes que ceux tués la veille, elle regrette que « ces enfants innocents » soient confrontés à une telle violence.

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La capitale du Tennessee, dans le sud des Etats-Unis, a rejoint la liste tristement longue des villes américaines frappées par des tueries dans des écoles. Et nombre de ses habitants subissent le choc d’un drame si près de chez eux, et plus seulement à la télévision.

« Ames brisées »

« Aujourd’hui, ça nous touche au coeur », dit à l’AFP Stacie Wilford, infirmière et mère d’un enfant de 8 ans scolarisé à proximité.

« J’habite à 2 km d’ici, c’est arrivé presque devant chez moi, c’est effrayant », ajoute-t-elle. « Quand vous déposez vos enfants le matin, vous ne pensez pas que vous allez recevoir un tel coup de fil. Ça me crève le coeur, c’est… Je n’arrive pas à réaliser. »

Cette infirmière raconte qu’un tel drame touche particulièrement les professionnels de santé. « Nous effectuons des soins », dit-elle. « Quand vous travaillez dans la santé, vous voulez soigner. Mais quand quelque chose comme ça arrive, vous ne pouvez rien faire. »

People pay their respects at a makeshift memorial for victims at the Covenant School building at the Covenant Presbyterian Church following a shooting, in Nashville, Tennessee, on March 28, 2023. - A heavily armed former student killed three young children and three staff in what appeared to be a carefully planned attack at a private elementary school in Nashville on March 27, before being shot dead by police. Chief of Police John Drake named the suspect as Audrey Hale, 28, who the officer later said identified as transgender. (Photo by Brendan SMIALOWSKI / AFP)
©AFP or licensors

« J’ai le sentiment que nos âmes ont été brisées », explique quant à elle Carolyn Lucas. Ses enfants sont scolarisés dans une école à 10 minutes à pied du lieu de la tuerie. Lorsqu’elle a entendu parler d’une fusillade, elle a craint qu’elle ne se déroule dans l’établissement de ses enfants.

« C’est inimaginable et en même temps on pouvait tout à fait s’y attendre. A vrai dire, pourquoi serait-on épargnés? », demande-t-elle.

Même dans un pays frappé par tant de tueries, il est aisé de penser que cela ne touchera pas ses proches, assure la mère de famille.

« Mais bien sûr que ça arrivera. La violence par arme à feu se moque des origines ou des religions, elle ne fait aucune distinction », poursuit-elle. « Il faut que nous fassions davantage » pour y mettre un terme.

« Au coin de la rue »

Un sentiment partagé par Gabriella Massey et Kaylee Franzen, 21 et 22 ans, venues se recueillir devant l’école endeuillée.

« On en entend parler tout le temps », mais « ça n’avait jamais eu lieu aussi près, et rien que ça, c’est déchirant », confie Kaylee Franzen, étudiante dans une université chrétienne de Nashville.

Elle a tenu à déposer des fleurs devant l’entrée gardée par une voiture de police.

« Peut-être que ça ne change rien, mais ça envoie un message, les choses doivent avancer, envoyer simplement des pensées et des prières n’arrangera rien », dit-elle.

La veille, Cheryl Hill, 29 ans, avait rejoint tant d’autres venus rendre hommage aux victimes devant l’école.

« J’étais en état de choc, c’est arrivé juste au coin de la rue », a-t-elle raconté. « C’était si près de chez moi. »