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Ces conflits qui n’intéressent pas notre monde

In this image grab taken from handout video footage released by the Sudanese paramilitary Rapid Support Forces (RSF) on April 23, 2023, fighters wave assault rifles as they cross a street in the East Nile district of greater Khartoum. - A US-brokered ceasefire between Sudan's warring generals entered its second day on April 26, 2023, but remained fragile after witnesses reported fresh air strikes and paramilitaries claimed to have seized a major oil refinery and power plant. (Photo by Rapid Support Forces (RSF) / AFP) / === RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / HO / SUDAN RAPID SUPPORT FORCES (RSF)" - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS ===

Ensuite, il y a les mots. Les mêmes. Répétés comme un mantra. “Drame humanitaire”. “Situation d’extrême urgence”. « Bilan provisoire”. Et puis, c’est la litanie des chiffres. Les exilés. Les déplacés. Les blessés. Les morts. La guerre qui a éclaté il y a trois semaines au Soudan n’échappe pas à ce scénario. Mais derrière ces images, ces mots, ces chiffes… Rien.

Faut-il vraiment craindre un risque biologique au Soudan, après la prise de contrôle d’un laboratoire de Khartoum par des combattants ?

Les Occidentaux sont intervenus rapidement pour… exfiltrer leurs ressortissants ou les ayants droit. Les Soudanais n’ont qu’à se débrouiller entre eux. Comme ce fut le cas il n’y a pas si longtemps en Érythrée, comme c’est toujours le cas au Yémen. Au Mozambique. En Centrafrique.

Ces conflits sans image. Ces guerres qui ne rentrent pas dans notre grille de compréhension habituelle n’intéressent pas notre monde. Pourtant, les périls migratoires sont énormes. Cette guerre au Soudan porte en elle les ferments d’une crise migratoire majeure et déstabilisatrice pour de nombreux États fragilisés de la région. Le Soudan du Sud, le Tchad, la Centrafrique, l’Éthiopie, l’Erythrée, la Libye et même l’Égypte ont des frontières communes avec ce pays en guerre. La majorité de ces États ne pourront supporter seuls la charge de cette vague migratoire.

Abandonner le Soudan, c’est prendre le risque majeur de voir toute une région s’effondrer. De voir s’intensifier ces images de femmes et d’enfants sans avenir, de voir des jeunes séduits par des idéologies criminelles.

Il faut s’intéresser au Soudan.