France

Une contribution citoyenne « pour rendre le projet Alsace incontournable »

« C’est le dernier étage de la fusée pour rendre le projet Alsace incontournable », a lancé ce mardi Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), lors de la présentation à la presse d’une grande contribution citoyenne. Le président n’a pas manqué de rappeler l’importance, en « ces temps de dangers pour la démocratie, de réparer la République à partir des territoires ». L’idée étant de « retisser du lien avec les habitants, les électeurs et leurs élus », d’avoir « un échange direct » et « leur montrer que leur parole compte ». Tout simplement « être au cœur des sujets qui sont véritablement importants pour eux », assure Frédéric Bierry.

Aussi, la CEA s’apprête à lancer une contribution citoyenne afin d’obtenir les attentes, les inquiétudes et les propositions pour construire ce qui pourrait bien être dans les années à venir, la nouvelle région Alsace, rendue éventuellement possible par la réforme institutionnelle et la loi de décentralisation espérée en 2024. L’objectif annoncé de la collectivité étant de peser sur cette future loi qui « devra prendre en compte le choix des Alsaciens », assure Frédéric Bierry. De devenir le territoire « laboratoire de la vie démocratique, expérimentateur de la future réforme des institutions et de la décentralisation », ajoute l’élu. 

Récupérer de nouvelles compétences

L’occasion surtout de récupérer de nouvelles compétences pour simplifier les démarches administratives, de limiter le nombre d’élus et d’interlocuteurs, de rendre l’action publique plus efficace et proche des préoccupations des habitants.

Déjà forte du résultat de sa grande consultation citoyenne lancée en 2022 pendant laquelle 92,4 % des participants s’étaient prononcés favorables à la sortie de l’Alsace du Grand-Est pour devenir une région à part entière, la CEA compte à présent associer la population « au contenu » de cette future région. Après le fond, la forme donc, en associant les habitants. La méthode ? Les Alsaciens, les élus, les entreprises, les associations, les organismes de divers statuts, les collégiens, les « invisibles », comprendre ceux qui n’ont jamais la parole, pourront proposer, à partir du 13 avril et jusqu’à la mi-juillet via une plateforme numérique ou par courrier, les premières solutions et les actions qui pourraient être entreprises. 

« On ne peut pas refuser notre demande »

Entreprises dans des domaines regroupés en différents thèmes pour faciliter les choses, et surtout l’analyses des nombreuses contributions attendues : les solidarités, les soins, l’implication citoyenne, les transitions énergétiques et écologiques, l’attractivité économique de l’Alsace et de ses sept territoires, les services publics de proximité, et enfin la culture, l’éducation et le rayonnement de l’Alsace en France et en Europe.

Et pour renforcer cette rencontre avec les Alsaciens, des ateliers et des réunions territoriales vont être organisés par les conseillers d’Alsace selon un calendrier qui est déjà bien défini. Suivra la synthèse des contributions par le Conseil du développement à l’automne prochain avant que le projet de la future Alsace ne soit examiné par l’assemblée plénière de la CEA le 18 décembre. « On ne peut pas refuser notre demande », a indiqué, confiant, le président Frédéric Bierry. De quoi faire, un peu plus, pression sur le dossier de la décentralisation du gouvernement et du parlement.