France

Réforme des retraites : Réunion au sommet à Matignon entre Borne et les syndicats

La porte de son bureau va-t-elle claquer ? Élisabeth Borne reçoit mercredi dans un geste « d’apaisement » les syndicats pour tenter de sortir de la crise des retraites. La Première ministre a promis qu’elle serait « à l’écoute de tous les sujets » que les syndicats voudraient aborder lors de cette rencontre qui débutera à 10h à Matignon, en dépit de « points de désaccord » sur la réforme des retraites, en particulier le recul de l’âge de départ de 62 à 64 ans.

Si l’exécutif refuse de parler des 64 ans, « on partira », a prévenu le leader de la CFDT, Laurent Berger. « Ça peut durer cinq minutes », a abondé la nouvelle patronne de la CGT, Sophie Binet. « L’intersyndicale est bien unie, soudée. C’est rassurant, rien n’a changé » depuis le remplacement de Philippe Martinez à la tête de la CGT, a fait valoir un responsable syndical.

Une rencontre à la veille de nouvelles manifestations

La rencontre avec Élisabeth Borne, qui a lieu la veille d’une 11e journée de manifestations et de grèves contre la réforme, « est déjà écrite », estime un ministre de premier plan, qui table sur une impasse. « On est dans une impasse » car « tant qu’il n’y aura pas de retrait (…) on ne passera pas à autre chose », a abondé la patronne des écologistes Marine Tondelier mardi à l’issue d’une rencontre avec Élisabeth Borne, qui consulte tous azimuts pour « élargir la majorité » et bâtir un programme de gouvernement pour les mois à venir.

« Et quand on est dans une impasse, il faut faire demi-tour », a renchéri le leader du PS Olivier Faure, qui a trouvé la Première ministre « démunie » de solutions pour sortir de la crise. C’est la première fois que la Première ministre reçoit les organisations syndicales depuis la présentation le 10 janvier de la réforme.

Celle-ci a généré une mobilisation quasi hebdomadaire inédite allant jusqu’à 1,3 million de personnes dans la rue le 7 mars (selon les autorités), soit davantage qu’en 1995 ou 2010. Et ces manifestations ont connu un regain de tensions après l’adoption sans vote de la réforme au Parlement, via le 49.3.

Les syndicats avaient déjà demandé, en vain, d’être reçus par Emmanuel Macron. Élisabeth Borne les avait alors renvoyés au ministère du Travail. Côté gouvernement, le souhait c’est de « négocier autre chose » que les retraites, selon un ministre, « inquiet du niveau de tension », en attendant la décision du Conseil constitutionnel lundi.