France

Paris : La préfecture se justifie après avoir autorisé une manifestation d’extrême-droite, jugée « néofasciste »

« Une manifestation néofasciste autorisée dans les rues de Paris, cela mérite explication, voire démission ». La missive est d’Isabelle Rocca, secrétaire nationale adjointe du Parti socialiste, mais reflète le sentiment de nombre de personnalités politiques ou intellectuelles à gauche, après la manifestation de samedi à Paris. Ce jour-là, une centaine de personnes habillées de noir et exhibant des croix celtiques ont célébré le 29e anniversaire de la mort, en 1994, d’un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieu.

Mais pour la préfecture, aucune faute n’a été commise : « Dans la mesure où cette manifestation n’avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l’ordre public, le préfet de police n’était pas fondé à prendre un arrêté d’interdiction à son encontre », explique un communiqué envoyé ce lundi à la presse.

Une liberté garantie par la Constitution

Le droit de manifester est une « liberté constitutionnellement garantie » expliquent les autorités, et une manifestation peut être interdite uniquement si elle est de nature à troubler l’ordre public. La préfecture ajoute que le juge administratif a déjà annulé l’interdiction prise en janvier pour une autre manifestation d’extrême-droite, célébrant « Geneviève, patronne de Paris », au motif qu’il n’y avait pas eu de troubles significatifs lors des précédentes manifestations déclarées par l’association organisatrice. Le fait que des organisations et groupuscules de la mouvance identitaire sont susceptibles de participer n’est donc pas un motif suffisant pour le juge.

« La manifestation du samedi 6 mai a fait l’objet d’un encadrement adapté par les forces de l’ordre, pour éviter tout risque de débordement ou d’affrontements. Tout fait délictuel constaté lors de cette manifestation ou que l’exploitation postérieure des images permettrait d’identifier fera l’objet d’un signalement à l’autorité judiciaire », précise encore la préfecture.