France

Réforme des retraites : Edouard Philippe met en garde contre « l’immobilisme » et prône une coalition élargie

Edouard Philippe fait connaître à son camp sa recette pour sortir de la crise actuelle et elle ne passe pas par « l’immobilisme ». Pour avancer, l’ancien Premier ministre défend notamment à nouveau une coalition pour « élargir » la majorité relative, avec des LR et « des élus de gauche qui ne se retrouvent pas dans la Nupes ».

« Certains voudront apaiser sous une forme radicale-socialiste sympathique, ne pas provoquer, ne pas avancer, ou faire semblant de protéger les Français des défis du monde avec des lignes Maginot qui sont des lignes imaginaires ». Mais « après les retraites, l’immobilisme n’est pas une option, c’est la garantie du déclassement », estime-t-il dans un entretien au Figaro.

Philippe salue « l’engagement exceptionnel » de Borne

L’ancien chef du premier gouvernement Macron justifie l’emploi du 49.3 car, malgré « l’engagement exceptionnel » d’Elisabeth Borne et « le travail exigeant » des leaders LR du Sénat Gérard Larcher et Bruno Retailleau, « tout le monde n’a pas joué le jeu » au sein du parti de droite. « Je ne peux pas oublier qu’en 2019 ceux qui ont combattu la réforme systémique que je proposais militaient pour un passage de l’âge légal à 65 ans ! », a rappelé Edouard Philippe, membre de LR jusqu’en 2017.

Pour sortir de la « crise », « il appartiendra au président de la République de formuler des priorités claires, dans lesquelles les Français se reconnaissent : la transition écologique, la réindustrialisation, l’école, la santé… Tous ces problèmes urgents et de long terme qui se posent à notre pays », juge-t-il.

Le président du parti Horizons, qui tient son congrès samedi à Paris, « pense toujours », comme après les législatives de 2022, « qu’il faut une coalition autour de priorités, afin d’élargir notre base politique au-delà de la majorité actuelle. Une coalition avec tous ceux qui se reconnaissent dans le bloc central, des LR aux élus de la gauche qui ne se retrouvent pas dans la Nupes ». Quant à la majorité, elle pourrait « mieux fonctionner » et « travailler en bonne intelligence pour que les quatre années qui viennent ne soient pas quatre années d’incertitude ou de blocage », estime-t-il, après quelques accrochages entre Horizons et le parti présidentiel Renaissance.

Devra-t-il se démarquer du macronisme en vue de la présidentielle de 2027 ? « C’est une question de tactique politique. Je vois bien que certains y réfléchissent, mais ça ne me paraît pas être l’essentiel au moment où l’on se parle. Et je n’ai pas l’habitude de me démarquer de ce que j’ai fait », répond le maire du Havre.