France

Réforme des retraites : Berger met en garde Macron contre le « ressentiment » du monde du travail

Le syndicat le plus réformiste de France exclut toute reprise à court terme des discussions avec Emmanuel Macron. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a mis en garde ce lundi l’exécutif contre le fort « ressentiment » au sein du monde du travail après la promulgation de la réforme des retraites. « On ne peut pas passer l’éponge », a affirmé le N.1 cédétiste.

« Le monde du travail est encore choqué, il y a encore beaucoup de monde qui a manifesté jeudi dernier, il est hors de question d’aller discuter comme si de rien n’était (…) il y a un ressentiment », a souligné le responsable syndical lors d’un entretien sur France 2. L’intersyndicale a décidé de ne pas se rendre à une invitation du chef de l’État à l’Élysée mardi pour tenter de renouer le dialogue.

La France confrontée à une « crise démocratique »

« Il y a un délai de décence », a précisé Laurent Berger, ajoutant que l’intersyndicale s’était donnée comme horizon l’« après 1er mai », date d’une nouvelle journée de mobilisation des opposants à la réforme des retraites. Emmanuel Macron doit s’adresser aux Français ce lundi à 20 heures, trois jours après la promulgation de la réforme des retraites.

« On demande au Président de la République de présider et de gouverner autrement que par cette verticalité, de dire quelle méthode de concertation sociale il va employer, quels sujets concrets il va mettre sur la table pour améliorer la vie des travailleurs et travailleuses », a affirmé Laurent Berger. Cet épisode de la réforme des retraites « a fait monter la défiance dans les institutions », tandis que « le ressentiment social a monté très fortement », a-t-il souligné, estimant que la France est confrontée à une « crise démocratique ».

« Casser la baraque »

Interrogé sur son appel à « casser la baraque » le 1er mai lors de la prochaine journée de mobilisation, le responsable syndical a répondu que cette formule « est mal interprétée, je la regrette », tout en assurant qu’il n’y a « pas d’ambiguïté, nous condamnons toute forme de violence ».

Il a par ailleurs précisé que la CFDT ne s’associerait pas à d’autres manifestations que celle prévue le 1er mai. « J’aimerais que tout le monde respecte ce communiqué de l’intersyndicale » qui a acté le principe « d’une grosse journée de mobilisation le 1er mai », a souligné Laurent Berger, estimant qu’il n’y a « pas de fissure mais une exigence de rigueur collective ».