France

Nice : L’IGPN saisie après l’intrusion dans un commissariat d’un homme reparti habillé en policier et armé

Son intrusion, passée totalement inaperçue dimanche, aurait pu virer au drame. Un jeune homme de 22 ans ressorti de la caserne Auvare, un commissariat de l’est de Nice, habillé en policier et armé, après avoir visité plusieurs bureaux sans être inquiété, s’est livré lui-même aux forces de l’ordre le lendemain. Heureusement sans avoir fait usage de la panoplie dérobée. Jugé en comparution immédiate, il a été condamné à six mois de bracelet électronique et six autres mois de prison avec sursis.

Mais c’est une autre enquête qui devrait maintenant démarrer. Essentiellement pour savoir comment cette incursion a été rendue possible. Y a-t-il eu une faute ? L’IGPN, l’inspection générale de la police nationale, « a été saisie », a annoncé à 20 Minutes la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) des Alpes-Maritimes.

Deux chargeurs pleins de munitions

« Il est entré un peu avant 20 heures et est resté 45 minutes sur site » où il a visité des locaux de la police judiciaire et de la sécurité publique, décrit Frédéric Pizzini, le patron de la DDSP 06, interrogé par France 3 Côte d’Azur. Le parcours de l’intrus a pu être suivi a posteriori grâce à la vidéosurveillance.

En tenue de policier, gilet pare-balles compris, le jeune homme de 22 ans est ensuite ressorti de la caserne, dont la vétusté est régulièrement dénoncée, avec un inquiétant butin dans son sac à dos. En plus d’une paire de menottes, « il a dérobé une arme de collection qui avait été déposée par un particulier [lors de l’opération nationale d’abandon simplifié des armes à l’Etat], ainsi que deux chargeurs administratifs trouvés dans un tiroir, où ils n’auraient pas dû être », a également précisé le directeur. Aucun de ces éléments n’a été rapporté, le père de l’individu les aurait jetés dans une poubelle.

Il « voulait aller en prison »

Lors de son procès mercredi soir, l’indésirable, dépressif, en proie à « un mal-être profond » selon son avocat, a expliqué qu’il « voulait aller en prison », a rapporté Nice-Matin, qui a révélé l’information. Il a également expliqué avoir pu pénétrer à l’intérieur de l’enceinte simplement en se faufilant derrière une voiture. Selon le quotidien, les services antiterroristes ont vérifié que cet individu, habitant du quartier sensible des Moulins, n’avait pas pu avoir d’autres desseins en tête en dérobant une arme. RAS de ce côté-là.

Mais que serait-il advenu avec un intrus d’un profil autrement plus inquiétant ? L’affaire, prise très au sérieux, est remontée jusqu’au directeur général de la police nationale, qui a demandé l’ouverture d’une enquête. En attendant ses conclusions, le directeur départemental de la sécurité publique a assuré à France 3 Côte d’Azur que « des consignes écrites ont été passées pour rappeler les règles de surveillance du poste de garde et de conservation des armes ».