France

Manifestation du 13 avril : Les syndicats mobilisés sur les retraites à la veille du verdict du Conseil constitutionnel

La fin de semaine va être cruciale pour le bras de fer autour de la réforme des retraites. Les opposants au texte se mobilisent une nouvelle fois ce jeudi, à la veille du verdict du Conseil constitutionnel.

Des centaines de milliers de personnes sont attendues dans les cortèges de l’Hexagone à l’appel de l’intersyndicale, toujours unie. Au ministère de l’Intérieur, le renseignement territorial prévoit entre 400 et 600.000 personnes dans les rues, à comparer avec les 570.000 recensés le 6 avril et les 740.000 le 28 mars.

Des perturbations plus faibles à la SNCF

Côté transport, la SNCF prévoit des perturbations un peu plus faibles que la semaine dernière, avec 3 TER sur 5 et 4 TGV sur 5, et seulement 1 train Intercités sur 5. En région parisienne, le trafic du métro et des RER devrait être légèrement perturbé. La Direction générale de l’aviation civile demande aux compagnies aériennes de renoncer à 20 % de leurs vols dans les aéroports de Nantes, Bordeaux et Toulouse.

Dans l’énergie, des reprises du travail et des levées de blocage ont eu lieu dans les raffineries bloquées depuis une semaine, mais de nouveaux appels à la grève ont été lancés. Enfin, les universités restent un point chaud de la mobilisation. Mercredi matin, plus d’une douzaine de sites universitaires à Paris ont ainsi été bloqués par des protestataires.

L’exécutif et les opposants à la réforme attendent la décision du Conseil constitutionnel, prévue vendredi en fin de journée. Il semble peu probable que les Sages annulent la totalité de la réforme. Mais ils pourraient élaguer le texte et renforcer ainsi les arguments de l’intersyndicale en faveur d’une suspension ou d’un retrait de la réforme qui se trouverait de facto déséquilibrée.

Depuis Amsterdam, où il était en visite d’Etat, Emmanuel Macron a par ailleurs promis mercredi aux syndicats un « échange qui permettra d’engager la suite et de tenir compte » du verdict du Conseil. « Le pays doit continuer d’avancer », a affirmé le chef de l’État. « J’engagerai, pour tout ce qui les concerne, les partenaires sociaux à pouvoir revenir – je sais que la période gardera encore les traces des désaccords du moment – mais je le ferai avec l’esprit de concorde et la volonté d’engager la suite, quelle que soit la décision » des Sages.

Le patron de la CFDT, Laurent Berger, suggère pour sa part qu’en cas de censure partielle, le président de la République utilise l’article 10 de la Constitution pour permettre de proposer au Parlement une nouvelle délibération.

En attendant, les syndicats craignent la lassitude dans les rangs des manifestants. « De grosses journées d’action comme demain, ça va devenir compliqué. On va entrer dans un rythme différent », expliquait ainsi mercredi Benoit Teste, le secrétaire général de la FSU. Parmi les hypothèses envisagées par les états-majors syndicaux pour la suite du mouvement, des manifestations unitaires pour le 1er mai, voire une vaste manifestation à Paris, qui rassemblerait les opposants de toute la France.