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Les Spurs, destination idéale pour faire grandir le monstre Wembanyama ?

A peine l’excitation redescendue autour de la désignation de la franchise NBA qui accueillera le prodige Victor Wembanyama cet été, les Spurs de San Antonio en l’occurrence, une question nous taraude toutes et tous. Non pas celle de savoir ce que le phasme du Chesnay, dans les Yvelines, va pouvoir apporter à l’équipe texane – là-dessus il semble acquis que la réponse est : du bonheur, BEAUCOOOOOOUP de bonheur – mais bien l’inverse.

Est-ce qu’une équipe composée en majorité de joueurs de moins de 25 ans, belle dernière de la conférence Ouest au terme de la saison régulière (avec 26,82 % de victoires) et qui n’a plus vu la couleur des play-offs depuis la saison 2018-2019, peut être l’endroit idéal pour lancer sa carrière en NBA ? Du côté du joueur, a priori, on n’a pas trop de doutes là-dessus. Il suffisait de regarder les mimiques du gamin au fur et à mesure que les noms des franchises qu’il ne sentait pas défilaient, et le smile qui a été le sien quand celui des Spurs et apparu en première position de la Draft.

« Je l’avais dit, je l’avais dit ! », a-t-il répété devant l’écran géant installé mardi soir dans la boutique de son sponsor sur les Champs-Elysées, avant de lever les bras au ciel. Alors, actor studio ou joie sincère ? Selon certaines sources bien informées du côté de la NBA, le garçon espérait secrètement atterrir dans l’ancien fief de Tony Parker. « J’ai vu des équipes passer six, cinq, quatre, trois, deux (les équipes qui ont précédé les Spurs dans le résultat de la loterie) et j’étais content de les voir passer ! », a-t-il confirmé chez nos confrères de beIN SPORTS.

San Antonio, terre d’accueil des Français en NBA

On peut donc déjà partir du principe que si le joueur censé révolutionner le basket est satisfait du choix des Spurs, c’est qu’il pense pouvoir y faire deux, trois trucs pas trop dégueus. Mardi soir, dans la foulée de la loterie, il annonçait déjà la couleur au micro d’ESPN : « Je vais tout faire pour gagner le plus de matchs que je peux et pour décrocher une bague le plus vite possible. Soyez prêts ! ».

N’ayant pas beaucoup vu jouer les Spurs ces dernières années (notre honnêteté nous perdra tôt ou tard), on a préféré donner la parole à un véritable spécialiste, Ian Mahinmi, drafté par San Antonio en 2005 et aujourd’hui consultant pour beIN SPORTS. Pour lui, cette franchise est « la meilleure destination possible » pour Wembanyama.

« Pour deux raisons principales, annonce-t-il. La première, c’est le lien historiquement fort entre San Antonio et les Français, et plus globalement entre San Antonio et les joueurs étrangers. C’est de loin l’équipe qui a accueilli le plus de joueurs internationaux en NBA, il y a là-bas une ouverture d’esprit, un esprit d’accueil, qui font partie de leur ADN. La pression, notamment médiatique, quand tu es numéro 1 de la Draft, tu l’as quoi qu’il arrive, surtout quand tu es Wembanyama et que tu portes toutes les attentes d’une Ligue, d’un pays. Mais le climat de la ville et du club est idéal à mon sens. Ça devrait faciliter son adaptation. »

Tout un effectif à bâtir autour de « Wemby »

Et la deuxième ? Le savoir-faire si l’on devait résumer la pensée de l’ancien joueur NBA. « C’est une franchise dirigée par Gregg Popovich, un des coachs les plus victorieux de l’histoire de la NBA, avec un staff et une équipe dirigeante qui savent gérer et faire fructifier leurs premiers choix de draft. Ils l’ont déjà fait par deux fois, avec David Robinson (1987) et Tim Duncan (1997), deux joueurs autour desquels ils ont su bâtir des dynasties. Ce qui est super intéressant, c’est que non seulement ils ont la recette, mais ils ont su la dupliquer par le passé, après Robinson, avec Duncan. » Il n’empêche, les Spurs vont devoir travailler intelligemment cet été pour bâtir un collectif solide, complet et ambitieux s’ils espèrent retrouver très vite les sommets d’une conférence Ouest au niveau incroyablement velu.

Car si certains jeunes ont montré des signaux encourageants cette saison, on pense notamment à Keldon Johnson (23 ans), qui affiche des moyennes de 22 points, 5 rebonds et 4,2 passes cette saison, ou à Devin Vassell (18,5 points, 3,9 rebonds et 3,6 passes), il faudra certainement amener du poids et de l’expérience dans l’effectif pour canaliser la fougue de la jeunesse et accompagner au mieux Wembanyama. « S’il y a un coach et un staff idéal pour élaborer la meilleure stratégie autour de Wembanyama, pour moi c’est bien Gregg Popovich et son équipe, assure Mahinmi. Tout est réuni pour bâtir une équipe talentueuse et complémentaire afin d’être très, très vite compétitif ». On ne demande qu’à le croire.