France

Le tribunal administratif suspend le retour de la corrida à Pérols

Le juge des référés du tribunal administratif de Montpellier a suspendu la délibération du 11 avril du conseil municipal de Pérols. Celle-ci autorisait la tenue d’une corrida le 15 juillet 2023. « Une novillada (…) doit être regardée (…) comme constituant un mauvais traitement volontaire envers des animaux pénalement réprimé par l’article 521 du Code pénal, sauf lorsque existe une tradition locale ininterrompue de courses taurines, rappellent les juges. Lorsque cette tradition n’est pas établie, l’organisation de ce type de manifestations sur le territoire d’une commune est interdite. » A Pérols, la dernière corrida remontait à 2003.

Les avocats de la commune héraultaise, située dans la métropole de Montpellier, ont également évoqué la proximité avec d’autres villes de tradition taurine, pour justifier cette tradition. A Nîmes et Béziers, se déroulent, de façon interrompue depuis des décennies, des corridas qui attirent chaque année des milliers d’aficionados. Mais le tribunal a, là encore, rejeté ces explications. « La commune de Pérols devait être regardée (…) comme se rattachant à l’ensemble démographique de Montpellier », précise-t-il dans son ordonnance, rejetant l’influence des villes de Nîmes et Béziers.

« Il n’était pas concevable qu’une municipalité décide de ce retour en arrière »

« Compte tenu de l’absence de toute tradition locale ininterrompue, le conseil municipal de Pérols ne pouvait légalement, sans méconnaître les dispositions de l’article 521 du Code pénal, autoriser, par sa délibération, la tenue (…) d’un spectacle taurin dans les arènes municipales », concluent les juges. Le tribunal administratif en a donc suspendu la tenue. L’affaire sera jugée sur le fond ultérieurement, dans de longs mois. « Année après année, la tauromachie espagnole disparaît progressivement de nos régions du Sud, particulièrement dans les villages et petites villes. Il n’était pas concevable qu’une municipalité décide de ce retour en arrière après avoir arrêté sa tradition espagnole, se félicite le Crac Europe (Comité radicalement anti-corrida). Nous nous félicitons de cette décision du tribunal, elle devrait faire passer l’envie à d’autres organisateurs, nostalgiques d’un temps passé, de se remettre à tuer des animaux pour le plaisir. »

Si les anti-corridas signent là une importante victoire, « la bataille juridique continue devant le tribunal judiciaire, » précise l’alliance anti-corrida, autre association à l’origine de ce référé suspension devant le tribunal administratif. L’association a assigné le club taurin Lou Razet de Pérols et la société Peliz organisation, devant le tribunal judiciaire de Montpellier. Cette nouvelle audience est fixée au 1er juin.