France

La mise en examen de quatre policiers requise après un décès en garde à vue

Plus de quatre ans après le décès du jeune homme en garde à vue à Saint-Malo, l’affaire Allan Lambin vient de connaître un rebondissement. Le 7 mars, le parquet de Rennes a « requis la mise en examen de quatre policiers du chef d’homicide involontaire », a fait savoir le procureur de la République de Rennes, confirmant une information de Ouest-France.

Le 9 février 2019, le jeune homme de 19 ans était mort dans une cellule du commissariat de Saint-Malo, où il avait été placé en garde à vue quelques heures plus tôt. Ce soir-là, le jeune homme et son père rentraient au camping où ils devaient retrouver des amis. Dans la nuit et sous la pluie, le jeune conducteur avait raté l’entrée du site et la voiture avait fini dans le fossé. A l’arrivée de la police, le jeune homme aurait proféré des insultes, avant de faire l’objet d’une « interpellation compliquée », selon le parquet de Saint-Malo, dessaisi ensuite au profit du parquet de Rennes. Au commissariat, il avait été vu à 22 h 40 par un médecin. A 0 h 30, le médecin avait constaté un problème médical et le décès avait été prononcé un peu plus tard.

Une mort par asphyxie, selon l’autopsie

Une information judiciaire avait été ouverte en février 2019 pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. L’autopsie avait révélé une hémorragie au niveau du thorax et une mort par asphyxie, selon l’avocate de la famille, Me Hélène Laudic-Baron, précisant que le rapport toxicologique faisait état de « 0,81 gramme d’alcool par litre de sang ».

L’avocate a déposé plainte pour faux et usage de faux. Car, a-t-elle relevé, « la fiche de surveillance de garde à vue indique qu’Allan était allongé sur sa banquette entre 22 h 40 et 0 h 30, alors que le rapport de l’IGPN décrivant la vidéosurveillance de sa cellule indique qu’il gît au sol depuis 22 h 40, à la suite de son malaise. »