France

La métropole crée une association pour harmoniser la rénovation énergétique

« L’année dernière, on a recensé un peu plus de 60.000 rénovations globales en France. À ce rythme, il faudrait mille ans pour atteindre les objectifs prévus pour 2050 par la Loi Climat et Résilience. » En une phrase, Yves Contassot a résumé la principale motivation à la création de Grand Paris Climat.

Présent ce mercredi après-midi au siège de la Métropole du Grand Paris (MGP), le président du Groupe Alternative Ecologiste, Sociale et Citoyenne à la MGP, vient tout juste d’être élu, à l’unanimité, président lors de l’assemblée générale constitutive de cette nouvelle association.  « L’objectif de Grand Paris Climat est de coordonner les agences locales de l’énergie et du climat (ALEC) du territoire », explique le nouveau président.

Harmoniser les Alec

Les Alec sont des associations créées par les collectivités territoriales et leurs groupements pour conduire des activités d’intérêt général favorisant, au niveau local, la mise en œuvre de la transition énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elles ont notamment pour mission d’accompagner les particuliers, les professionnels et les collectivités dans leurs démarches de rénovation énergétique sur les plans juridiques, financier et techniques. Elles aident notamment les acteurs à réduire leurs dépenses énergétiques tout en réduisant leur bilan carbone.

« Nous nous étions posé la question de créer des Alec dans différents secteurs, explique Philippe Ollier, président de la MGP, mais nous ne voulions pas nous substituer aux structures déjà existantes qui faisaient un travail remarquable. » Sur les conseils d’Yves Contassot, la MGP a alors décidé de participer à la création d’une structure qui permettrait de faire le lien entre ces différentes Alec.

Peser davantage sur les institutions

« Toutes n’ont pas les mêmes moyens et les mêmes outils. Par exemple, elles n’utilisent pas les mêmes logiciels ou les mêmes méthodes. Nous venons pour les aider à harmoniser ce système pour rendre leur travail plus efficace et lisible pour les bénéficiaires », développe Yves Contassot, adoubé par Philippe Ollier pour son expérience dans le domaine du développement durable et de l’environnement (Il a notamment été adjoint au Maire de Paris en charge de l’environnement, de la propreté, des espaces verts et du traitement des déchets de 2008 à 2014, puis président de l’agence parisienne du Climat).

Cette mutualisation des forces par l’association espère créer une nouvelle puissance de feu auprès des institutions. Yves Contassot cite l’Etat en premier lieu : « La métropole représente 7 millions de personnes, c’est 12 % de la population nationale. Cela doit nous permettre de peser sur les politiques nationales. » Mais elle ambitionne aussi de jouer au niveau européen, notamment sur le plan financier : « Toutes les Alec n’ont pas la même taille et la même influence. Par exemple, compter l’Agence parisienne pour le climat, qui est une grosse structure, dans notre association, peut aider d’autres Alec à obtenir des financements européens inatteignables sans cela », complète Yves Contassot.

Premier examen le 30 juin

Les financements justement sont surlignés sur la feuille de route de Grand Paris Climat. Si pour le moment, c’est la MGP qui va donner le premier coup de pouce financier, l’association devra déterminer les grandes lignes de son projet lors du premier Conseil d’administration, dans la semaine du 19 au 23 juin et qui regroupera tous ses membres parmi lesquels huit représentants de la MGP, six représentants des Alec, deux représentants pour le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement du Val-de-Marne (CAUE94) et l’association pour l’habitat SOLIHA.

Le projet sera ensuite présenté et délibéré lors du Conseil métropolitain du 30 juin prochain.