France

Incendie de Notre-Dame : Enquête ouverte sur la pollution au plomb

On avait détecté des taux de plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé, le parvis avait été provisoirement fermé… Souvenez-vous, c’était en 2019, suite à l’incendie​ qui avait ravagé la cathédrale Notre-Dame mi-avril. Une juge d’instruction a été désignée pour enquêter sur une possible mise en danger d’autrui après une plainte sur la pollution, selon le parquet de Paris, confirmant une information de l’AFP. L’information provient d’une source proche du dossier, et a été confirmée par une source judiciaire.

La plainte avec constitution de partie civile a été déposée en juin 2022 par l’association Henri Pézerat, l’Union départementale CGT-Paris et deux parents d’élèves. Elle vise principalement l’Agence régionale de santé (ARS), la préfecture de police et la Mairie de Paris, accusées de n’avoir pas mis en place toutes les précautions nécessaires post-incendie, alors même que ces acteurs auraient eu connaissance de mesures de plomb élevées aux abords de la cathédrale.

« Des investigations avaient été diligentées par le parquet de Paris en juillet 2021 à la suite d’une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui déposée notamment par l’association Henri Pezerat, et l’Union départementale des syndicats CGT de Paris. Sur constitution de parties civiles en juin 2022, un juge d’instruction a été saisi des mêmes faits. Ainsi les investigations et la recherche de leur juste périmètre juridique se poursuivent », précise le parquet de Paris à 20 Minutes.

400 tonnes de plomb

Le 15 avril 2019, un gigantesque incendie ravage le chef-d’oeuvre de l’architecture gothique, provoquant l’effondrement de sa charpente, de sa fameuse flèche, de son horloge et d’une partie de sa voûte, sous le regard médusé de millions de personnes à travers le monde. Dans le brasier, 400 tonnes de plomb du toit et de la flèche de Notre-Dame partent en fumée, soit «près de quatre fois les émissions annuelles de plomb dans l’atmosphère, dans la France entière», notent les plaignants.

Si le risque lié à une pollution de l’air est assez rapidement écarté, riverains et associations s’inquiètent de la retombée au sol de ce métal lourd toxique, qui peut être rapporté chez soi sous ses semelles et être ingéré par les enfants.

Contamination d’enfants scolarisés

Pour les plaignants, «en dépit de l’ampleur de l’incendie et de la connaissance des risques de pollution et de contamination (…), aucune précaution particulière n’a été prise par les autorités concernées pendant plus de trois mois après l’incendie», mettant en danger «les enfants (dans les crèches et écoles), les riverains et les travailleurs (du quartier et de la cathédrale)». Or d’après eux, l’Agence régionale de santé (ARS), la préfecture de police, la mairie de de Paris, ou encore le ministère de la Culture auraient dû prendre les mesures les plus drastiques juste après le brasier.

«Nous demandons que des investigations soient menées rapidement afin que les responsabilités soient dégagées concernant la contamination d’enfants scolarisés ou vivant à proximité de Notre-Dame et concernant l’exposition massive des travailleurs présents sur le chantier» a commenté auprès de l’AFP l’avocat des plaignants, Me François Lafforgue, «satisfait» de l’ouverture d’une information judiciaire.

La réouverture de l’édifice, qui avant l’incendie accueillait près de 12 millions de visiteurs, 2.400 messes et offices et 150 concerts par an, est prévue en 2024.