France

Hérault : Avec le robot Ted-i, les enfants peuvent interagir à distance avec leur classe

« On fait un Puissance 4 ! » Avant que la sonnerie annonçant le début de la classe ne retentisse, Ismaël et Raphaël, deux élèves de l’école élémentaire Mario-Roustan, à Castelnau-le-Lez (Hérault), passent le temps, en tentant d’aligner quatre pions de la même couleur. Pourtant, si Raphaël est bien à l’école, Ismaël, qui souffre d’une pathologie l’empêchant d’être scolarisé à plein temps, est resté chez lui, ce matin. Mais les deux copains peuvent discuter, et jouer ensemble, comme s’ils étaient dans la même pièce.

Cette prouesse est possible grâce à Ted-i, un robot de télé présence, équipé d’un écran et de roulettes, qui est expérimenté dans plusieurs écoles de France, par l’Education nationale. « Ismaël est chez lui, et il pilote le robot avec une manette ! », comme s’il était en classe, détaille son camarade. Une fois, il a même « roulé sur mes pieds ! », se marre un autre. Alors évidemment, ce matin, comme à chaque fois, Ismaël est très « heureux », dit-il, de pouvoir voir les bobines de ses petits camarades, même s’il est loin d’eux.

C’est « l’application de la loi de 2005 »

« L’enjeu de Ted-i, c’est d’assurer une offre pédagogique à des enfants qui n’ont pas la possibilité, en raison de leur maladie, d’être présent physiquement dans leur école, explique Christophe Mauny, le directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen) de l’Hérault. L’enfant est toutefois connecté peu de temps avec le robot, dans la journée. Ce dispositif est forcément complété par des interventions d’enseignants volontaires, via le Sapad (Service d’assistance pédagogique à domicile). »

Au-delà de leur intérêt pédagogique, ces robots sont aussi un moyen, pour l’enfant empêché, de maintenir un lien social avec ses camarades de classe, « qu’il n’est pas un sentiment d’isolement », confie Christophe Mauny. Ce dispositif, c’est « l’application de la loi de 2005 », sur l’inclusion à l’école des enfants souffrant d’un handicap, se réjouit Frédéric Lafforgue (LR), le maire de Castelnau-le-Lez. Trois types de robots sont testés, ces derniers mois, par les services de l’Education nationale : pour les enfants des écoles primaires, pour les collégiens et pour les lycéens. Selon les niveaux, et les spécificités des enseignements, ces droïdes ont des fonctions plus ou moins complexes.

En 2022, l’Education nationale a, par ailleurs, envoyé des Ted-i en Ukraine, pour que des enfants ukrainiens, accueillis en France, gardent un lien avec les écoles de leur pays.