France

Guyane : Interpellation de l’homme soupçonné d’avoir tué un gendarme du GIGN

L’enquête vient de faire un grand pas en Guyane sur la mort d’un gendarme du GIGN lors d’une opération contre l’orpaillage illégal le 25 mars. Un homme soupçonné d’être l’auteur du tir a été interpellé samedi. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect appartenait à un groupe de braqueurs de mines d’or clandestines et n’était pas lui-même un orpailleur.

Agé de 20 ans et de nationalité brésilienne, il a été interpellé dans l’après-midi par le GIGN dans la forêt guyanaise, après avoir fait part de son intention de se rendre, a indiqué le procureur de la République de Cayenne, Yves Le Clair. Il a été placé en rétention judiciaire, avant sa comparution devant le juge des libertés et de la détention, qui devrait le placer sous mandat de dépôt.

Un gendarme de 35 ans père de deux enfants

Le gendarme du GIGN, Arnaud Blanc, 35 ans, était décédé alors qu’il participait à une opération sur le site clandestin de Dorlin, non loin de Maripasoula. Il avait été héliporté avec neuf camarades au cœur de la jungle guyanaise afin de rejoindre par surprise le site. Le groupe avait été pris à partie par une bande armée. Après des échanges de tirs nourris, le gendarme, sous-officier de gendarmerie de l’antenne GIGN de Cayenne depuis 2019, avait été touché par balle.

Le suspect était resté « dans le secteur », a précisé Yves Le Clair. Son interpellation survient en outre huit jours après l’hommage rendu le 31 mars par Emmanuel Macron au gendarme Arnaud Blanc, pacsé et père de deux enfants, sur la base du GIGN de Versailles-Satory dans les Yvelines.

Des opérations compliquées par les frontières

L’armée et la gendarmerie mènent régulièrement de grandes opérations de démantèlement des sites d’orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors chef de l’Etat. Selon les chiffres d’un rapport parlementaire publié en juillet 2021, la gendarmerie de Guyane estime à 8.600 environ le nombre de mineurs clandestins, « en situation irrégulière sur le territoire » pour l’essentiel.

Quelque 500 sites d’orpaillage illégal seraient toujours actifs, selon l’Observatoire de l’activité minière (OAM), dont 150 situés au cœur du Parc national amazonien, créé en 2007 pour protéger la forêt amazonienne et sa biodiversité. Outre les difficultés rencontrées pour pénétrer la forêt amazonienne, la lutte contre ce phénomène est compliquée par son caractère transfrontalier, les orpailleurs agissant de part et d’autre des fleuves Oyapock et Maroni, frontières entre le département français et, respectivement, le Brésil et le Suriname.