Belgique

Le MR avance une réforme fiscale de 10 milliards sans la financer par une hausse d’impôts

« Oui, il y aura beaucoup de perdants avec le projet de réforme fiscale sur la table »

Toute réforme fiscale doit, pour le MR, augmenter le salaire net des travailleurs avec l’objectif d’un différentiel d’au moins 500 euros entre les revenus de remplacement et ceux des travailleurs, un objectif partagé par l’Open Vld. Les libéraux veulent augmenter la quotité exemptée d’impôts et la tranche de revenus soumise à un impôt de 45% qui, selon eux, touche beaucoup trop de contribuables si l’on compare avec les pays voisins. D’autres mesures sont mises en avant comme la hausse de la déductibilité des frais de garde d’enfant, un bonus emploi pour les indépendants, l’élargissement des flexi-jobs à l’agriculture, une augmentation de 1.500 euros nets pour les personnes qui exercent un métier en pénurie, etc.

En faisant son budget au mois d’octobre, le gouvernement a confié la mission au ministre du Travail de continuer à « oeuvrer pour relever le taux d’emploi ». Outre l’incitant pour les métiers en pénurie, le MR préconise une exclusion du chômage après deux refus d’un emploi convenable, une dégressivité accrue des allocations de chômage ou encore un travail communautaire après deux ans.

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« La réforme fiscale est indissociable de la réforme du marché du travail. Ce n’est pas un jeu. Si on ne réforme pas le marché du travail, on ira chercher dans votre poche gauche ce qu’on a mis dans votre poche droite ou on le prendra à votre patron qui ne pourra pas embaucher un travailleur en plus, augmenter les salaires ou devra augmenter ses prix. A l’arrivée, ce sera toujours la classe moyenne qui paiera », a affirmé le président du parti, Georges-Louis Bouchez entouré du vice-Premier ministre David Clarinval et du ministre wallon de l’Economie, Willy Borsus.

Le MR conçoit sa réforme fiscale en plusieurs phases, dont la première commencerait le 1er janvier 2024 et serait suivie de deux autres en 2026 et 2028. Il n’a pas fixé d’échéance pour un accord alors que le 21 juillet et la trêve estivale approchent. « Si la réforme fiscale et la réforme du marché du travail n’aboutissent pas en un week-end mais dans un ou deux mois, ce n’est pas un problème. Les ministres MR restent mobilisés jusqu’au bout », a assuré M. Bouchez.