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France – Pays-Bas : Beau jeu, symbiose et bonne humeur… La next-gen, c’est le feu

Au Stade de France,

Minuit approche dans la zone mixte du Stade de France. Des bruits courent, il ne faut pas encore partir, Olivier Giroud pourrait passer par là. En fait non. On nous fait signe de plier boutique. Des confrères râlent. « Les Pays-Bas s’en sont pris quatre et les trois quarts de leur équipe sont passés ici. » Dont Virgil van Dijk, très élégant même dans la défaite. « Les absents ? Ça n’aide pas, mais ça ne peut pas tout excuser. On a commis des erreurs ». Le capitaine néerlandais a même fait semblant de s’être intéressé à Randal Kolo Muani, sur qui on lui a demandé son avis. « C’est un attaquant international en équipe de France, donc c’est un joueur de qualité, il fait du super boulot en Allemagne. »

Côté français, seuls trois joueurs se sont présentés à nous : d’abord Aurélien Tchouaméni, puis Eduardo Camavinga et, enfin, Khephren Thuram. Un trio assez représentatif de la dynamique en place depuis la seconde période de la finale de la Coupe du monde : la jeunesse a pris le pouvoir dans une équipe de France orpheline des Lloris, Varane et Benzema. Et on n’y perd pas au change, si ce n’est qu’ « un jeune ne joue pas de la même manière qu’un joueur expérimenté », comme l’analyse en se marrant Cama, sans en dire vraiment plus. M’enfin, on saisit l’idée. Plus de jeunesse, plus de folie, de générosité, de mouvement, et moins de calcul.

Kolo Muani, étendard du renouveau

Randal Kolo Muani incarne le mieux cette idée de renouveau. Mélange de dynamisme, d’irrévérence et d’altruisme, il continue de fasciner après son émergence au Qatar. Sa capacité à trouver sa place sur un front où il doit pourtant cohabiter avec Mbappé, Coman et Griezmann est précieuse. Beaucoup s’y sont cassé les dents avant (coucou Wissam), lui s’y est adapté sans forcer. « Il a cette capacité de déplacement, de percussions, de dribbles, apprécie Deschamps. Il y avait une bonne intelligence entre les trois joueurs offensifs, avec Kingsley (Coman) et Kylian (Mbappé), qui n’ont pas de position fixe. » « Il a été précieux pour nous en point d’appui », souligne quant à lui Tchouaméni, qui n’oublie pas le rôle sans ballon de l’ancien Nantais sur le premier but de Mbappé. « Il a emmené les défenseurs vers lui pour libérer Kylian. » Ne manque plus que ce but qui lui échappe depuis la demie contre le Maroc.

Dans sa globalité, ce réservoir de jeunes interchangeables offre des garanties qui poussent à l’optimisme, particulièrement dans le secteur offensif. Tout le monde parle le même football et semble d’accord pour s’articuler autour de Mbappé, si bien que les changements de DD en cours de match n’ont eu que peu d’incidence sur le fond de jeu. La faiblesse de circonstance des Pays-Bas incite à la retenue, mais on est en droit de penser qu’une machine de guerre est sur le point de voir le jour.

Marcus Thuram chambre Khéphren

Enfin, sur le plan humain, on prend plaisir à (re) découvrir ces nouvelles gueules, qu’elles soient timides comme Khephren Thuram, rigolardes à la Camavinga ou très premier de la classe façon Tchouaméni. Tous sont habiles face aux médias sans pour autant se cacher derrière une langue de bois que maîtrisaient hélas trop bien Lloris et Varane. On s’éclate d’entendre le cadet Thuram dire que Marcus s’est « un peu moqué de [sa] frappe écrasée » mais qu’il reste « le meilleur grand frère dont [il aurait] pu rêver ». Certes, le résultat positif favorise le climat festif et rien ne dit que les visages ne se fermeront pas au premier coup de vent venu. Mais en attendant, on a très envie d’accompagner cette génération pour voir jusqu’où elle est capable d’aller.