France

En Eure-et-Loir, un septuagénaire condamné à trente ans de prison pour meurtre

La victime était son voisin et ami. Roberto Mandaglio a été condamné par la cour d’assises d’Eure-et-Loir ce mercredi pour l’avoir tué et découpé. Le septuagénaire a écopé de trente ans de réclusion criminelle, assorties d’une peine de sûreté de quinze ans. La cour s’est conformée aux réquisitions de l’avocate générale qui avait requis la peine maximale pour ce meurtre.

L’accusé de 72 ans n’a cessé de nier son implication durant toute l’enquête et les trois jours de son procès à Chartres, sans apporter de réponses crédibles aux questions posées pendant l’audience. L’enquête a permis d’établir que la victime avait été tuée de plusieurs coups de fusil avant d’être découpée au niveau des bras et de la tête, et retrouvée entre une petite route et un cours d’eau aux Autels-Villevillon en février 2020.

Un homme « alcoolique et violent »

Quelques traces de sang et de chair appartenant à la victime avaient été retrouvées par les enquêteurs sur des effets personnels appartenant à l’accusé, mais aussi des armes ayant pu servir à découper le corps. A la barre, les témoins ont dressé un portrait sombre de l’accusé, décrivant un homme violent, capable de sortir le fusil pour régler ses comptes.

Des ex-compagnes ont aussi parlé d’un homme « menaçant, alcoolique et violent », l’une d’elles affirmant avoir été victime de tirs de plombs par le passé. L’accusé a déjà été condamné trois fois par la justice pour détention d’armes interdites, non-paiement de pension alimentaire et recel de vol.

La défense vise « des faiblesses dans l’enquête »

« Roberto Mandaglio est quelqu’un qui a effectivement des carences dans sa personnalité. C’est une grande gueule qui aime l’alcool et les armes. Sa personnalité oriente vers la culpabilité, mais dans le détail, c’est beaucoup moins clair », a plaidé un premier avocat de la défense, Me François Carré.

Estimant qu’il y a eu « des faiblesses dans l’enquête technique », le second avocat de l’accusé Me Nicolas Calderero, a plaidé le fait que les investigations n’avaient pas permis de déterminer quelle arme avait servi à tirer sur la victime et à quelle date. Mais aussi que « la scie et la serpe retrouvées au domicile de M. Mandaglio qui auraient pu servir à découper le corps ne portaient aucune trace de sang ». Il a également considéré que des pistes avaient été trop vite refermées durant l’enquête, évoquant celle d’un possible règlement de comptes autour de trafics de stupéfiants.