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« Dix-neuf ans après Nouvelle Star, je participe à The Voice pour parler de la maladie de mon fils », confie Charles

Si vous avez suivi la deuxième saison de Nouvelle Star, en 2004, Charles ne vous est pas complètement inconnu. Le chanteur, qui avait participé au télécrochet de M6, tente cette année sa chance à The Voice. Son passage sur le plateau de TF1, ce samedi soir, promet d’être riche en émotions. Le trentenaire sera accompagné de sa compagne, Eliane, qui traduira les paroles de la chanson qu’il a choisi d’interpréter, Fais-moi une place de Julien Clerc, en langue des signes. Il nous explique pourquoi…

Comment vous êtes vous retrouvé aux auditions à l’aveugle de « The Voice » ?

J’ai été sollicité via mon tribute band [groupe hommage] à Calogero, Un jour Parfait. Bruno Berberes [le directeur de casting], que je connais depuis mon passage à Nouvelle Star, m’a proposé de venir dans l’émission. J’ai hésité. Puis, j’ai rapidement pensé à notre situation familiale, à notre enfant malade, à notre association et je me suis dit que passer à TF1 pourrait être une opportunité pour parler de notre combat au quotidien.

Quel est ce combat ?

Lucien, l’aîné de nos deux enfants, était un bébé en bonne santé, un peu grincheux, il pleurait beaucoup et recherchait toujours le contact avec maman et papa. Il grandissait bien, il s’est vite mis sur ses pieds. A 3 ans, il comptait jusqu’à dix en anglais et connaissait aussi les couleurs dans cette langue. Mais, à ce même âge, on s’est aperçu qu’il rapprochait ses yeux des livres pour regarder les dessins. L’ophtalmo nous a dit qu’il y avait un gros problème car il avait la pupille pâle. On a fait des examens à l’hôpital et, au bout de neuf mois on a eu le diagnostic : notre fils est atteint du syndrome de Brown-Vialetto-Van Lear (BVVL). C’est une maladie orpheline – il y a une centaine de malades dans le monde – qui touche les nerfs. Elle implique une dégénérescence rapide, mon fils a du mal à se déplacer, ses nerfs optiques sont atrophiés… Vers ses 4 ans, il est devenu sourd. Cela a été une épreuve pour nous. Il y a quand même des solutions, la plus adaptée pour communiquer avec nos enfants, c’est la langue des signes. Aujourd’hui Lucien a 6 ans. Il ne dit plus un mot mais il arrive à se faire comprendre avec des signes.

Votre objectif est-il d’aller loin dans la compétition ou simplement de livrer votre témoignage ?

Quand tu as cette opportunité, tu essaies forcément de te projeter loin dans l’émission. Je vis donc l’aventure pour deux choses. La première, c’est l’opportunité merveilleuse de faire connaître notre association, La petite bulle de Lulu et d’appeler aux dons. Elle est reliée directement à la fondation Cure RTD qui, aux Etats-Unis et au Canada, fait des recherches sur la maladie. Ma participation à The Voice me permet de parler de cette maladie à une heure de grande écoute, de sensibiliser le public. Peut-être que des gens se reconnaîtront à travers notre histoire. La seconde, en tant qu’artiste et chanteur, c’est que ça peut être un coup de projecteur, un beau tremplin. Tout allait bien et d’un seul coup tout s’effondre. Notre association

Sur scène vous avez été accompagné par votre compagne…

Oui, elle fait la traduction de la chanson en langue des signes. On voulait que Lucien, quand il sera plus grand, comprenne le texte en voyant sa maman signer.

En 2004, vous étiez candidat de « Nouvelle Star », quel souvenir en gardez-vous ?

A Nouvelle Star, j’ai fêté mes 17 ans – j’en ai bientôt 36. Dix-neuf ans après, j’en garde un souvenir un peu flouté, vague. C’était une magnifique aventure, j’ai eu la chance d’être au bon endroit au bon moment. Au casting, j’avais fait l’unanimité sur SOS d’un Terrien en détresse, au théâtre, c’était plus compliqué. Ensuite, les primes, c’est un super souvenir. On était sur M6 devant des millions de téléspectateurs, il y avait une pression pas possible qui s’effaçait dès qu’on commençait à chanter… Il y avait une belle ambiance avec tout le monde.

Lors d’un prime, vous avez été le dernier candidat qualifié par le public alors que Simongad a été éliminé. Marianne James avait alors eu cette phrase devenue culte : « Vous avez de la merde dans les oreilles ! ». Comment l’avez-vous vécu ?

J’ai très vite relativisé. L’ordre dans lequel l’animateur, Benjamin Castaldi, annonçait les candidats sauvés n’était pas lié au nombre de votes. Je n’ai pas donc pas vécu cette phrase comme une attaque personnelle. Il valait mieux, pour rester costaud. J’ai essayé de vite tourner la page. Marianne James parlait plutôt de l’élimination de Simongad. Dove Attia était venu me voir en coulisses. Il m’a dit de ne pas m’en faire, que les gens allaient interpréter cela comme une attaque vis-à-vis de moi, que le public me soutiendrait et que j’irais loin. J’ai fini cinquième. Ce petit moment télé m’a été bénéfique.

Sans nous révéler l’issue de votre audition, pouvez-vous nous dire si Amel Bent, qui a participé à la même saison de « Nouvelle Star » que vous, vous a reconnu ?

Je pensais qu’elle se poserait la question, que ma tête lui dirait quelque chose et qu’elle me demanderait si on s’était déjà vus. Cela n’a pas été le cas. J’ai fini par lui dire qu’on s’était côtoyés dans le passé. Dix-neuf ans ont passé, je peux comprendre.

Quelle est votre actualité à court terme ?

Je continue à me produire avec Un Jour Parfait, que l’on a monté en 2019 car ma voix se prêtait à la tessiture de Calogero… On commençait à avoir plusieurs dates, à constituer notre public et puis le Covid est arrivé. On a eu du mal à repartir mais les concerts commencent à se relancer et ça fait plaisir.