France

Center Parcs en Isère : « On a besoin d’actions comme les ZAD […] pour empêcher la destruction de la biodiversité »

« Enfin ! », s’exclame Myriam Laïdouni-Denis. Le tribunal administratif de Grenoble vient de rendre sa décision sur un recours déposé début 2020 par cette élue EELV à la région Auvergne-Rhône-Alpes. « La justice a décidé d’enterrer définitivement ce projet », réagit-elle. Elle parle du Center Parcs de Roybon qui prévoyait d’implanter 1.000 cottages dans la forêt de Chambaran. Malgré le retrait du groupe Pierre et vacances en juillet 2020, « une menace planait toujours », affirme l’élue qui avait décidé de maintenir son recours malgré tout.

« Un article, toujours inscrit dans le plan local d’urbanisme de la communauté de communes Bièvre-Isère, prévoyait toujours un complexe touristique d’envergure dans la zone dévolue, lance Myriam Laïdouni-Denis. On n’était donc pas à l’abri d’une réincarnation d’autres projets de ce genre, qui sont des risques pour la ressource en eau, la forêt et les habitants. »

Le tribunal a donc abrogé ledit article. Il précise dans son jugement que « l’étude d’impact avait été conçue pour répondre spécifiquement aux caractéristiques » du Center Parcs. Le projet ayant été abandonné en juillet 2020, cette étude n’est donc plus recevable. « Aujourd’hui, si un investisseur souhaite construire à cet endroit, il devra désormais refaire toutes les démarches nécessaires et effectuer de nouvelles études », résume l’élue.

Une décision rendue trois ans et demi après le dépôt du recours

Pour Myriam Laïdouni-Denis, ce jugement est aussi « un symbole ». « C’est une façon de voir que la justice est très lente et de mettre en lumière les actions qui ont résisté pendant une dizaine d’années, constate-t-elle. Les politiques locales sont importantes et l’action juridique également mais sans la ZAD, on n’aurait pas pu sauvegarder cet espace tel qu’il est. On n’aurait peut-être été sur un tas de ruines si ces luttes complémentaires n’avaient pas été là. » Elle cite des projets qui « n’ont pas attendu les décisions de justice » et qui ont dû « tout détruire » car une remise en état du site avait finalement été ordonnée.

L’élue conclut en faisant un rapprochement avec ce qui se passe à Sainte-Soline. « Les personnes sur le terrain sont essentielles pour empêcher la destruction de la biodiversité au nom de l’intérêt général », insiste-t-elle. Elle espère que cette décision de justice soit « un espoir » pour les « combats à venir ».