France

Brest : De l’argent public utilisé pour financer une nouvelle compagnie aérienne bretonne

Le pot commun s’élève à 3 millions d’euros. Et il est loin de faire l’unanimité. Des collectivités locales bretonnes ont promis d’avancer une importante somme d’argent publique à une nouvelle compagnie aérienne censée assurer une liaison entre Brest et Paris-Orly. Brest métropole a adopté vendredi une délibération portant sur une avance remboursable de 500.000 euros à la compagnie aérienne bretonne Celeste, a confirmé lundi la collectivité à l’AFP.

Auparavant, la communauté d’agglomération de Morlaix (Finistère) avait voté une avance remboursable de 1,5 million d’euros. Et la région Bretagne a promis 1 million d’euros, à condition que des fonds privés participent à hauteur de 50 % au plan de financement de la compagnie. « Actuellement, les conditions demandées par la région ne sont pas du tout réunies », a cependant prévenu la région en soulignant que « les capitaux privés manquent encore à l’appel ».

Lancée en 2021 et basée à Morlaix, Celeste a besoin de 7,6 millions d’euros pour boucler son plan de financement et obtenir une licence d’exploitation. Elle a décroché un certificat de transport aérien et des créneaux pour desservir Paris-Orly au départ de Brest, une liaison déjà assurée par la compagnie normande Chalair à raison de 22 vols par semaine. Air France dessert quant à elle l’aéroport de Paris-Roissy à raison de 28 vols par semaine.

« A contresens de tous nos engagements climatiques »

Le département du Finistère envisage également de soutenir la compagnie aérienne à hauteur de 500.000 euros, malgré l’interdiction faite aux départements d’attribuer des aides directes aux entreprises. Il s’agirait de soutenir la trésorerie de Morlaix communauté à hauteur de 500.000 euros, si cette dernière augmente son soutien à Celeste à la même hauteur, a précisé l’institution, confirmant une information du quotidien Le Télégramme.

Portée par la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Bretagne Ouest (CCIMBO), Celeste revendique également le soutien d’une soixantaine d’entreprises bretonnes. « L’avion a tout son sens pour relier les régions éloignées », a défendu son directeur général Bruno Besnehard, qui a jugé « légitime » que les collectivités locales financent le transport aérien « qui a un impact direct sur les territoires ».

« Ce soutien financier va à contresens de tous nos engagements climatiques », a au contraire estimé Glen Dissaux, vice-président (EELV) de Brest métropole, lundi sur Facebook. « Nous devons améliorer les déplacements des habitants au quotidien et pas investir au profit des quelques-uns qui font Brest-Paris en avion. L’aérien ne devrait pas bénéficier d’un euro de deniers publics », a-t-il ajouté.