France

« A l’Eurovision, on va faire quelque chose dont j’ai très peur et je le ferai pour la France », prévient La Zarra

De notre envoyé spécial à Amsterdam (Pays-Bas)

Dans moins d’un mois, le 13 mai, La Zarra sera sur la scène de la finale de l’Eurovision à Liverpool. En attendant le grand soir, la représentante de la France accélère sa préparation en prenant part à certains des traditionnels concerts pré-Eurovision réunissant à chaque fois une vingtaine des trente-sept artistes en lice. La semaine dernière, elle était à celui de Madrid, dimanche, elle sera à Londres et ce samedi, c’est à l’AFAS Live d’Amsterdam qu’elle interprète sa chanson, Evidemment, devant une foule de 5.000 personnes. « C’est important de se montrer, que les gens voient la candidate de la France », nous glisse l’artiste quelques heures avant le spectacle. 20 Minutes a profité de l’occasion pour faire un point d’étape avec la chanteuse…

Depuis quelques semaines, vous découvrez la bulle Eurovision de l’intérieur. Cela ressemble à ce à quoi vous vous attendiez ?

Je ne sais pas si je m’attendais à quelque chose de précis. On a essayé de me préparer du mieux qu’on pouvait mais j’ai eu quelques surprises comme, je pense, n’importe quel candidat. J’ai eu l’opportunité d’échanger avec certains que je trouve incroyables comme artistes et comme personnes. Tout le monde a un bon fond, tout est positif. Cela fait du bien.

A Madrid on vous a vu sympathiser avec la Britannique Mae Muller. Ce samedi, c’est avec les Slovènes de Joker Out que vous semblez particulièrement bien vous entendre…

Oui, cela se fait naturellement, rien n’est calculé. On fait des blagues, on échange sur le concours. Au-delà de l’Eurovision, on est musiciens, on rêve de ça, on est passionnés, on veut vivre de ça. Avoir des connexions musicales comme ça, c’est hyperimportant.

Qu’attendez-vous de ce concert à Amsterdam ?

De rencontrer le public néerlandais. Avant de me produire à Madrid, j’avais déjà beaucoup de retours des Espagnols, je savais qu’il y avait une attente par rapport à la France. Là, je ne sais pas à quoi m’attendre, j’ignore si le public est chaud ou non… Mais on sera sur une vraie scène, donc ce serait cool d’avoir un bon son… Après, c’est à moi de gérer.

Vous faites référence aux problèmes techniques auxquels vous avez dû faire face à Madrid avec vos oreillettes. Cela vous a gâché le moment ?

A la base, j’ai des problèmes avec mes oreilles parce que j’ai beaucoup d’allergies. Ce qu’il s’est passé, c’est qu’au début de mon passage sur scène, il y a eu un son très fort, donc j’ai dû enlever un ear (une oreillette) et plus rien n’était au bon niveau sonore. Les gens sont très durs sur les prestations, il faut que tout soit juste. Moi, ça fait trois ans que j’ai commencé la musique et je me dis que tant qu’il y a de l’émotion ou que l’on s’amuse, c’est le plus important. Je sais que je vais faire de bonnes prestations et d’autres moins bonnes, mais je ne vais pas commencer à me rendre malade avec ça. Même Mariah Carey, parfois, chante faux. Donc ce n’est pas La Zarra qui va arriver avec un parcours sans faute (rires). Pour moi, l’important est de rencontrer le public et de m’amuser avec lui. A Madrid, il y avait une ambiance de folie. On s’est vraiment amusés malgré les problèmes techniques.

Par rapport aux commentaires négatifs, vous n’hésitez pas à répondre sur les réseaux sociaux…

Oui, parfois (rires).

La délégation vous a-t-elle dissuadé de répondre directement ?

Au début, ils m’ont dit de faire attention, mais après ils ont vu que j’étais un électron libre. J’essaie de répondre avec beaucoup d’humour, parce que j’en ai. Je sais me remettre en question mais certains internautes dépassent les bornes. Je pense que c’est bien de montrer cet aspect de ma personnalité, mon sens de la répartie. En général, c’est la bonne humeur qui prime, les gens trouvent ça drôle, c’est pour rigoler.

Sur les réseaux sociaux, vos fans vous qualifient de « Mother » (« mère »), ce qui, dans le vocabulaire de la communauté LGBT+ signifie que l’on vous élève au rang d’icône…

J’aime beaucoup. Je trouve ça cool. C’est très drôle parce qu’on est en train de créer un lien. Je les vois, ils savent que je les vois. Je vais éventuellement tisser des liens de plus en plus fort, je trouve ça important. Ce sont des gens très passionnés de musique, j’ai toujours voulu avoir un public qui le soit.

Le mois dernier, vous avez semé la panique avec une de vos stories Instagram dans laquelle vous annonciez que vous arrêtiez… Avant de préciser dans un second temps que c’était le gluten que vous arrêtiez et non la chanson ou votre participation au concours, comme certains l’ont craint. Vous aviez préparé votre coup ?

(Elle rit) Je ne prépare jamais rien ! Encore une fois, je suis un électron libre. Après, le gluten représente beaucoup de choses, ces fausses promesses… Mais c’est vraiment clair, je le dis dans mes chansons, comme Evidemment.

L’arrêt du gluten est donc une métaphore ?

Oui. Le gluten, je peux le consommer, ça ne me ballonne pas. Mais il y a certaines choses qui me font le même effet que le gluten. J’ai été surprise des réactions que ça a suscitées parce que je dis quand même beaucoup de choses sur mes réseaux sociaux.

Revenons à l’Eurovision, parmi vos « adversaires », vous avez une ou un favori ?

C’est difficile parce que chaque artiste à sa touche. J’aime tous les genres musicaux, c’est compliqué pour moi de me prononcer. Tu peux arriver avec le plus gros staging (la « mise en scène »), avec des effets spéciaux, des trucs qui tombent du ciel et puis ça va être la personne qui fait une prestation sobre avec une guitare qui va l’emporter parce qu’il y a une émotion qui passe. La mise en scène est importante, mais la musique, c’est une énergie, c’est noble. C’est la sincérité de l’artiste qui prime.

Vous avez dit que votre mise en scène pour l’Eurovision, serait « dangereuse »…

Oui. On va prendre des assurances (rires).

Vraiment ?

Oui, pour de vrai. On va faire quelque chose dont j’ai très très peur. Je ferai ça pour la France ! (rires) Je dépasserai mes limites.