Belgique

Un budget de 7 millions d’euros débloqué pour mieux préparer la Belgique aux prochaines pandémies

Les deux membres du gouvernement fédéral annoncent ensemble le lancement d’un fonds de 7 millions d’euros devant permettre de solliciter des scientifiques pour tirer les leçons de la gestion de la pandémie de coronavirus et préparer au mieux le pays aux futurs épisodes pandémiques.

Le département de la Politique scientifique (Belspo) avait lancé dès le printemps 2020 un appel à “propositions scientifiques” sur le sujet du Covid. Trois recherches avaient été lancées. Elles sont à présent en voie d’achèvement. Un exercice d’évaluation de la gestion de la crise en Belgique est en outre mené par le gouvernement sous la houlette de l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques).

Quatre thématiques ont été identifiées : bien-être, inégalités et vulnérabilités, gouvernance démocratique, et intelligence pandémique.

”Mais pour tirer toutes les leçons utiles et se préparer à une éventuelle nouvelle crise, des angles morts demeurent dans notre compréhension des processus sociétaux complexes que ce virus a ébranlés”, estiment Frank Vandenbroucke et Thomas Dermine.

Un plan d’impact dans les six mois

C’est la raison pour laquelle Belspo lance un nouvel appel auprès de la communauté scientifique belge afin de combler ces “angels morts”, ces lacunes dans nos connaissances scientifiques, et aider le gouvernement à tirer les leçons appropriées.

Quatre thématiques ont été identifiées : le bien-être, les inégalités et vulnérabilités, la gouvernance démocratique, et l’intelligence pandémique.

Ce programme est financé par la Santé publique à concurrence de 7 millions d’euros et est géré par Belspo.

L’objectif de l’opération est in fine d’améliorer la gestion des crises sanitaires en se basant sur les évidences scientifiques. C’est pourquoi Belspo introduit une innovation dans l’évaluation et le suivi des projets : les chercheurs devront proposer un “plan d’impact” d’une durée de 1 à 6 mois après la phase de recherche scientifique (qui, elle, peut prendre de 24 à 30 mois).

Les chercheurs sont ainsi invités à mobiliser les ministres, les administrations, les groupes d’intérêts concernés par la thématique du projet, afin de discuter des résultats scientifiques obtenus et de les transformer en recommandations concrètes.

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Dans les mains du prochain gouvernement

”Ces travaux scientifiques doivent nous permettre de nous préparer aux suites de la pandémie de Covid, ainsi qu’à d’autres pandémies éventuelles, commente Thomas Dermine. S’il y a un effet positif que l’on peut tirer de cette crise, c’est qu’elle a rendu ses lettres de noblesse à la science. C’est notre responsabilité de donner aussi à la recherche les moyens de tirer les leçons de cette crise dont elle a pu mitiger l’impact.”

guillement

J’attends des recommandations très concrètes dans le domaine social et de la santé au sens large.

Deux éléments nous ont sauvés de la pandémie de Covid : la solidarité et la science, appuie Frank Vandenbroucke. Le programme que nous lançons permet de mélanger ces deux aspects dans le but de tirer les leçons du passé et d’examiner ce qui peut être amélioré à l’avenir. C’est la seule manière de nous préparer à relever les défis de demain. J’attends des recommandations très concrètes dans le domaine social et de la santé au sens large. Quel impact n’avons-nous pas encore identifié ? Qu’est-ce qui a bien fonctionné ? Comment nous, les pouvoirs publics, pouvons-nous en tenir compte, voire encore apporter des adaptations ?”

Vu les délais prévus pour les études, il reviendra au prochain gouvernement, qui émergera après les élections de 2024, d’implémenter les recommandations qui auront été formulées par les scientifiques.