Belgique

« Tous nos pays voisins ont été plus généreux que nous » : la Belgique stagne loin de son objectif d’aide au développement

« Tous nos pays voisins ont été plus généreux que nous », souligne-t-il. La France affiche 0,56%, les Pays-Bas 0,67%, l’Allemagne 0,83% et le Luxembourg 1%.

Avec une nuance toutefois: contrairement à ces pays, la Belgique n’a pas comptabilisé dans son aide les coûts d’étudiants étrangers et les frais d’accueil des réfugiés ukrainiens (sauf la Flandre, qui l’a fait). Si elle les avait pris en compte, le taux grimperait entre 0,55% et 0,6%, toujours en retrait de la plupart des pays voisins, selon les estimations du centre.

En réalité, sur l’ensemble de la législature, le taux stagne à 0,44%, exactement la même moyenne depuis dix ans. Il recèle aussi un « aide fantôme » (12% en 2022), c’est-à-dire des montants comptabilisés comme aide au développement selon des critères OCDE, alors qu’ils ne financent pas de projets dans les pays partenaires.

La Vivaldi s’était engagée, dans sa déclaration gouvernementale, à mettre en œuvre une trajectoire pour atteindre, d’ici 2030, la norme de 0,7% du RNB convenue au niveau international. En vue du conclave budgétaire d’automne, le CNCD réclame une trajectoire linéaire. Il craint qu’une longue période d’affaires courantes après les élections de juin 2024 force la coopération au développement à se contenter de maigres douzièmes provisoires.

Le rapport souligne un autre point positif de 2022: l’aide belge a été plus concentrée dans les pays les moins avancés (PMA) que l’aide de la plupart des autres pays donateurs. « Toutefois, au lieu de l’objectif de consacrer 50% de l’aide belge aux PMA, seuls 31,5% leur ont été alloués en 2022, soit 0,14% du RNB, juste en dessous de l’engagement international de 0,15% », note Antoinette van Haute, auteure principale du rapport.

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Autre point positif: « la Belgique n’a pas détourné vers l’Ukraine des financements initialement prévus pour d’autres pays, contrairement à la Suède ou au Royaume-Uni ».

A trois mois de la présidence belge du Conseil de l’UE, l’organisme incite la Belgique à profiter du premier semestre 2024 pour faire avancer les discussions sur l’adoption par l’UE d’un modèle d’accords commerciaux comprenant un chapitre développement durable « contraignant, assorti de sanctions ».

Il insiste aussi sur l’aboutissement de la législation européenne sur le devoir de vigilance des entreprises et sur l’interdiction des importations de produits issus du travail forcé et de la déforestation.

Pour rembourser l’emprunt NextGenerationEU, des pays comme la Belgique devraient en outre pousser pour de nouvelles ressources propres au budget de l’UE, comme une taxe sur les transactions financières, sous peine de devoir rembourser plus que ce qu’ils n’ont reçu.

Les dossiers climat et souveraineté alimentaire sont également particulièrement importants pour la coupole d’ONG. Quant au projet de Pacte sur la migration et l’asile, dont l’atterrissage est attendu sous présidence belge, ce qui est sur la table est « largement insuffisant », même « honteux en termes d’externalisation » des responsabilités européennes. Mais il va bien falloir trouver un accord pour commencer à régler les problèmes de manière structurelle et éviter d’alimenter l’extrême droite, dit-on au CNCD.