Belgique

“Mon fils scolarisé en néerlandais est le seul à avoir congé, et pas moyen de trouver un stage »

Pour d’autres familles, l’organisation des vacances relève parfois du casse-tête. En particulier quand les enfants sont encore jeunes et qu’aucun adulte n’est disponible pour s’en occuper. Heureusement, il y a les stages. Enfin, pas forcément. Le cas se complique encore pour les écoliers scolarisés dans une autre communauté linguistique que celle dont ils sont originaires et qui se retrouvent sans école, mais sans les autres possibilités d’accueil ou de loisirs dont ils disposent d’habitude.

Dans les écoles flamandes, les vacances de Pâques commencent ce samedi. Les élèves scolarisés en français, eux, ont encore cours jusqu’au 29 avril avant de s’arrêter deux semaines.

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Un grand panneau flanqué de post-it multicolores

Avec pas mal d’humour, Géraldine expose son cas sur les réseaux sociaux. Cette maman de Bruxelles présente un grand panneau flanqué de post-it multicolores, en illustration des systèmes D mis en place à l’occasion du prochain congé d’un de ses fils. “Mon aîné est en 6e primaire dans une école flamande : il sera en vacances dans quelques jours. Son petit frère est en 4e primaire dans une école francophone. Ce sera son tour début mai. Nous devons donc nous organiser pour quatre semaines et nous n’avons pas un nombre illimité de congés.”

Si le cas du grand est compliqué, c’est parce que très peu de stages sont organisés dans la capitale quand les francophones sont à l’école. En l’occurrence, aucune alternative n’a pu être trouvée pour lui. D’où un large appel à l’équipe. Deux autres mamans disponibles, les grands-parents, un voisin, un peu de télétravail et un peu de congé de la part des deux parents : l’assemblage bigarré affiché dans la cuisine rappelle à chacun pour quelles heures, demi-journées ou jours il s’est engagé. “Ce n’est plus de la détente familiale, c’est une PME”, commente une internaute.

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Les gros opérateurs francophones de stages (l’Adeps, Promosports, le CFS, Cap Sciences, etc) réservent leur offre aux périodes de vacances francophones, d’autant que ce sont souvent les écoles francophones qui accueillent les petits stagiaires. Pour continuer avec l’exemple de Bruxelles, ne restent alors que les stages proposés côté flamand. Les mouvements de jeunesse et les clubs de sport suivent en effet, eux aussi, l’agenda de la majorité de leurs membres francophones (sauf initiative particulière, comme ce club de rugby qui proposera une semaine de stage en avril et deux autres en mai…). Ce qui veut dire également que les élèves des écoles flamandes devront peut-être renoncer à un camp ou à un stage avec leur équipe s’ils sont impliqués dans un loisir en français.

En flamand, il reste à peine quelques places

Un rapide coup d’œil sur les propositions des organismes flamands impose de se rendre à l’évidence : sans parler du prix comme pour tous les autres stages (parfois jusqu’à 250 euros), il reste à peine quelques places mais quasiment rien pour les plus jeunes.

La prochaine fois, pour participer à une activité en néerlandais, il faudra s’y prendre plus tôt. “Tout est complet, confirme Steven Luysterman, responsable des pleines de jeux de la VGC (la commission communautaire flamande). Il reste quelques rares places pour les 12-15 ans. Les inscriptions ont été lancées mi-février et tout était déjà complet début mars.”