Belgique

Les « kakis » belges redécouvrent le combat de « haute intensité »

Cette forte participation s’explique largement dans le cadre des préparatifs entamés par la composante Terre avant l’arrivée à partir de 2025 de ses nouveaux blindés de construction française: 382 véhicules blindés multirôles (VBMR) Griffon et 60 engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC) de type Jaguar commandés en 2018 dans le cadre du « partenariat stratégique » CaMo (Capacité motorisée), a-t-on expliqué de source militaire.

Mais à l’instar de la France et d’autres pays alliés, l’armée belge redécouvre, à la lumière de l’invasion russe de l’Ukraine, le concept de guerre de haute intensité, qui implique l’engagement de grandes unités et d’âpres combats, pouvant faire des milliers de morts et de blessés et d’importants dégâts matériels.

Le GTIA belge, intégré dans une division française, a ainsi participé aux combats au sein de la coalition de pays de l’Otan emmenée par la France et chargée de bouter un État fictif, Mercure, du territoire de son voisin, Arnland. Les soldats belges ont connu tous les aléas d’un tel conflit, avec des tirs d’artillerie (simulés) – dont l’un a mis hors combat une compagnie complète des Carabiniers-Grenadiers, soit environ 140 combattants -, une attaque aux agents chimiques et la nécessaire décontamination, des combats en zone urbaine dans le village reconstitué de Beauséjour, de longs temps d’attente avant de passer à l’action, etc.

« C’est très positif », a indiqué jeudi soir à l’agence Belga le « patron » de la composante Terre, le général-major Pierre Gérard, de retour d’une visite à Orion en compagnie de l’ambassadrice de Belgique à l’Otan, Ariadne Petridis.

Il s’agissait pour la composante Terre d’un exercice « complètement nouveau » par son ampleur et son intensité, a pour sa part souligné le chef de corps des Chasseurs ardennais, le lieutenant-colonel Frédéric Thiry, qui commandait le GTIA belge.

« Cet exercice est parfait pour réapprendre le combat de haute intensité. (?) Nous avons pu tester des procédures rarement jouées en réel et dans des dimensions énormes », avec les problèmes logistiques liés aux étirements dans l’espace des lignes de communication, a-t-il ajouté.

Un autre aspect important était le soutien médical à apporter aux blessés en cas de « Mascal » (l’abréviation anglaise de « mass casualties », c’est-à-dire l’afflux massif de victimes des combats).

Les militaires s’interrogent toutefois sur la capacité des responsables politiques à accepter de lourdes pertes, en faisant implicitement allusion à la décision du gouvernement belge de l’époque de retirer son contingent de Casques bleus du Rwanda après la mort de dix d’entre eux, le 7 avril 1994.