Belgique

L’angle mort des bus, la taille des haies par les particuliers, la propreté des W.-C… Le contrôle démocratique en Wallonie part dans tous les sens

Le hit-parade des députés

Les cabinets ministériels sont partagés sur l’exercice. Le travail que demande le nombre élevé de questions écrites aux conseillers des cabinets chargés d’y répondre est chronophage. “Mais, explique-t-on dans un cabinet socialiste, on préfère encore avoir certaines questions de manière écrite plutôt qu’en commission”. Par le passé, en effet, nombre de questions à portée très locales voire sous-locales étaient posées en commission, rendant certaines séances particulièrement longues. Les groupes politiques se sont accordés il y a plusieurs années pour formuler ces questions, en priorité, de manière écrite. Un autre aspect positif est évoqué par un cabinet libéral : “Certaines questions amènent des réflexions utiles pour le ministre”. Est évoqué aussi le fait qu’il est parfois plus simple de “répondre par écrit sur certains sujets très techniques”.

Le monde politique wallon se sert aussi des questions écrites, et c’est moins glorieux, comme d’un “excellent moyen de se retrouver dans le hit-parade des députés actifs”. “Et comme certains médias aiment bien mettre en avant ces hit-parades… “Il y a aussi ces questions “auxquelles on a déjà répondu 10 fois oralement ou par écrit.” Et puis, il y a même des députés “qui ne savent pas qu’ils ont posé une question écrite”, le travail ayant été réalisé par un collaborateur parlementaire.

On nous signale enfin que de manière régulière, des questions ne sont pas attribuées au bon ministre. La faute au député qui questionne ou aux services du Parlement ? Les deux, semble-t-il.

Il faut dire que cela part parfois dans tous les sens. Les questions posées récemment nous ont ainsi appris que les toilettes installées sur les aires autoroutières wallonnes étaient globalement propres même si celles qui sont installées sur des aires sans stations-service étaient plus difficiles à maintenir en l’état. Passons sur toutes les questions qui font référence à un rond-point, à une rue spécifique dans un village très précis ou à la propreté d’une nationale. Et relevons qu’un ministre a été interrogé sur “la sensibilisation des utilisateurs de voitures puissantes”, un autre sur “l’angle mort des bus du Tec”, un autre encore sur “le danger du visionnage de vidéos au volant”, un autre sur “la taille des arbres et de haies par les particuliers” ou sur “l’avenir des stations de skis en Wallonie”. Terminons par cette question sur la participation d’un ministre “au marché international des professionnels de l’immobilier à Cannes” qui, dans sa réponse, a dû préciser qu’il n’y était pas.