Belgique

La discrète emprise de Sophie Wilmès sur les décisions importantes du MR

Redevenue députée fédérale, Sophie Wilmès a toutefois conservé un rôle central au MR. L’ancienne Première ministre est associée aux grandes décisions et est fréquemment consultée par son président du parti, Georges-Louis Bouchez. Tout récemment, le remplacement de Valérie Glatigny par Françoise Bertieaux comme ministre de l’Enseignement supérieur avait été approuvé par Sophie Wilmès (et par Pierre-Yves Jeholet, en tant que chef du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles).

Un autre exemple. Durant la période de hautes turbulences vécues par Hadja Lahbib au sujet des visas iraniens, Sophie Wilmès a veillé à soutenir personnellement sa successeur aux Affaires étrangères. En la conseillant en coulisses mais aussi en la défendant publiquement en commission parlementaire face aux assauts venant de l’aile gauche de la Vivaldi. Après une séance particulièrement dure face aux députés, Hadja Lahbib était allée à la rencontre de Sophie Wilmès afin de la remercier chaleureusement.

Le coup de main d’Elio Di Rupo, le soutien de Sophie Wilmès, le “Valet noir” de De Croo : les coulisses du sauvetage d’Hadja Lahbib

Georges-Louis Bouchez l’écoute

Personnalité politique préférée des francophones, Sophie Wilmès jouit d’une aura qui fonde le soft power qu’elle exerce au sein du MR. “Elle a un rôle central au sein du parti, confie une source libérale. Rien d’important ne se décide sans qu’elle ait été consultée. Elle a une très bonne relation avec Georges-Louis mais elle exprime ses désaccords clairement auprès de lui. Malgré la personnalité de Georges-Louis, il l’écoute. Il n’a pas le choix, d’ailleurs, mais elle sait aussi se faire écouter.

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Elle a une très bonne relation avec Georges-Louis mais elle exprime ses désaccords clairement.« 

Lorsque Charles Michel s’était envolé pour la présidence du Conseil européen le 1er décembre 2019, il avait organisé sa succession en misant sur un duo complémentaire : Georges-Louis Bouchez comme président de parti, menant la bataille idéologique dans les médias, et Sophie Wilmès comme cheffe de file fédérale, plus sage et construisant son rôle de femme d’État. Désormais placée en retrait, l’ancienne cheffe du gouvernement est perçue par beaucoup de libéraux comme une voie de secours si Georges-Louis Bouchez devait être chassé de son fauteuil présidentiel comme il en a déjà été question.

Grand portrait de Sophie Wilmès à l’époque où elle occupait le 16, rue de la Loi.

Future présidente du MR ? Pas sûr (du tout)

Une rumeur insistante affirme que le “clan Michel” en aurait assez des frasques de Bouchez et voudrait le remplacer par Sophie Wilmès au sommet du parti. Mais, de l’avis général, on n’en est pas là (du tout). Le jeune Montois semble avoir appris de ses erreurs et a lissé son style impétueux dans ses relations avec les poids lourds libéraux. En outre, ses adversaires internes ont soit quitté le parti (comme l’a fait Jean-Luc Crucke, exfiltré chez les Engagés), soit ont trouvé avec lui un modus vivendi (c’est le cas de Denis Ducarme).

Le vent de fronde qui a pu souffler à l’intérieur du MR a perdu de sa force. “Ceux qui pourraient avoir quelques idées (de putsch contre Bouchez) encouragés par quelques tentations ou tentateurs n’iront pas plus loin que quelques vocalises, cette fois-ci pas plus que les autres. Ils n’ont pas de grosses réserves de courage”, analyse un libéral qui compte.

”Pas la marionnette des Michel”

Par ailleurs, si Sophie Wilmès sait ce qu’elle doit à Charles Michel en termes de carrière politique, elle a pu, en quatre ans, prendre toute son autonomie. “Sophie n’est pas la marionnette des Michel. Cela ne se passe pas comme cela. Si elle devait prendre la présidence du parti en vue des élections ou après, elle ira de son propre chef. Elle a une personnalité indépendante et sa priorité est le parti, pas les clans”, relève un fin observateur MR.

L’histoire est faite d’imprévus, elle se réalise de manière chaotique. Qui sait ce que cette année électorale offrira en termes de rebondissements politiques… En ce qui concerne Sophie Wilmès, il y a une certitude : elle occupera la première place pour les élections dans la circonscription fédérale bruxelloise. Il s’agira peut-être d’une liste commune associant le MR et son parti frère, l’Open VLD, on en parle de plus en plus. Mais, comme sur beaucoup d’autres sujets, le principe d’une liste unique de la famille libérale, pour pouvoir voir le jour, devra d’abord être approuvé par l’ancienne Première ministre…

DURBUY, BELGIUM - SEPTEMBER 11 :Family day MR in Adventure Valley, Georges-Louis Bouchez president Reformist Movement MR and Sophie Wilmes (MR), Willy Borsus Vice-President of Wallonia, Minister for the Economy, Foreign Trade, Research and Innovation, Digital, Agriculture, Spatial Planning, IFAPME and Competence Centres. of Walloon Regional Government (MR) and Charles Michel president EU Council Reformist Movement MR pictured on SEPTEMBER 11, 2022 in Durbuy, Belgium, 11/09/2022 ( Photo by Philip Reynaers / Photonews
Sophie Wilmès entourée de quelques personnalités du MR, dont Georges-Louis Bouchez et Charles Michel, lors d’un congrès libéral à Durbuy en septembre 2022. ©PRE

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