Belgique

”IAmBrussels”, un nouveau parti politique “anti-populiste” porté par Laurent Hublet, est en gestation

Il y est fait état de certaines ambitions pour 2024, année électorale. Les objectifs sont notés en lettres grasses sur ce document interne : “Prendre Bruxelles pour enfin la transformer”, mais aussi “être le poil à gratter incontournable de la Belgique fédérale”.

Les objectifs sont évoqués en sous-titre. En Région bruxelloise, l’objectif minimal est fixé à 50 000 voix, afin de se rendre “incontournable pour rejoindre le gouvernement régional et barrer la route au PTB”.

Pour le niveau fédéral, il s’agit “de mettre les populistes du Vlaams Belang et du PTB hors du jeu” avec l’ambition d’obtenir un siège à la Chambre.

Ce mouvement en gestation veut aussi “inspirer l’Europe depuis sa capitale”, et “réduire la capacité de nuisance des populistes au niveau européen”.

Le fondateur de ce mouvement, Laurent Hublet, avait annoncé ce 5 octobre son départ de BECentral, le campus numérique bruxellois, pour un nouveau projet.

Laurent Hublet travaille à un nouveau parti politique.
Laurent Hublet travaille à un nouveau parti politique. ©D.R.

Laurent Hublet crée la surprise en quittant la direction de BeCentral

Cet ancien collaborateur d’Alexander De Croo, alors en charge de l’agenda numérique, était alors resté assez vague sur ses intentions. “Je vais, d’abord, un peu souffler. Je me lancerai ensuite dans un nouveau projet”, avait-il répondu, démentant “à 100 %” son arrivée prochaine chez les Engagés.

Une garde rapprochée

Plusieurs noms nous ont été cités à bonne source comme pouvant appartenir à terme à son équipe opérationnelle, ou garde rapprochée.

Laurent Hublet a déjà approché Wafaa Hammich, ancienne porte-parole de Philippe Close (PS), bourgmestre de Bruxelles, pour en faire sa future responsable de campagne, mais aussi Nathan Soret, animateur télé et radio, qui est notamment à la tête de l’agence de communication Nonante-Cinq. Ce dernier a réagi à cette information : “je suis étonné que mon nom soit cité et ce n’est en aucun cas une option pour moi”. Wafa Hammich a, elle, déclaré : “Iam Brussels est un projet de rencontres citoyennes pour lequel j’ai adoré faire la curation des évènements dans les 19 communes de Bruxelles, mais je n’ai pas l’intention de revenir dans le giron politique”.

Selon nos informations, il a également discuté de ses projets futurs avec François Bailly, qui est un proche et par ailleurs l’actuel porte-parole du Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD).

Le nom du futur parti n’a pas encore filtré mais de sérieux indices existent. Plusieurs soirées, lors desquelles des intervenants sont invités à s’exprimer, ont lieu un peu partout dans Bruxelles dans ce qui s’apparente à un mouvement citoyen, intitulé “IAmBrussels”. La dernière grande soirée finale aura lieu le 13 décembre à 18 h 30.

Sur le site de ce mouvement, plusieurs pétitions sont proposées, l’une contre la saleté à Bruxelles, une autre en faveur de plus de sécurité dans la capitale, ou encore contre le manque de places dans les crèches.

Ce mouvement citoyen pourrait se transformer prochainement en parti politique ? C’est clairement la volonté de Laurent Hublet.

guillement

Ma démarche émane d’une inquiétude sincère par rapport à la montée des extrêmes. Je veux trouver le moyen le plus utile pour éviter que ces extrêmes montent encore davantage. Je ne suis pas certain d’y arriver, mais j’en ai envie ».

La fuite de ce document n’arrange d’ailleurs que très peu l’intéressé, car elle intervient à un stade très précoce du développement de sa start-up politique. “Le document dont vous avez eu connaissance, c’est la présentation d’un scénario de rêve, si j’arrive à convaincre. Ma démarche émane d’une inquiétude sincère par rapport à la montée des extrêmes. Je veux trouver le moyen le plus utile pour éviter que ces extrêmes montent encore davantage. Je ne suis pas certain d’y arriver, mais j’en ai envie, nous indique Laurent Hublet. Ma démarche actuelle, c’est d’avoir des discussions partout dans Bruxelles pour créer du lien et faire évoluer la ville. Nos rencontres se terminent mi-décembre et nous verrons ce qui va se passer après. J’aimerais que cela débouche sur davantage, mais la démarche n’est pas opérationnelle actuellement. À ce stade, même le nom n’est pas défini.

Un parti d’inspiration macronienne

Sur le fond, le parti apparaît comme très orienté sur Bruxelles, et de centre droit, mais surtout, d’inspiration macronienne. Il ambitionne en effet de “disrupter” la politique belge à la manière d’Emmanuel Macron « par-delà les vieux clivages« , se référant même à l’expression “en même temps”, chère au président français. Laurent Hublet, qui espère compter sur le soutien des entrepreneurs, passe en effet pour un libéral, pro entreprise et sensible à l’environnement. Reste à savoir si ce créneau pourra être porteur dans un paysage politique qui compte déjà de nombreux partis, et où Défi, les Engagés et le MR, se disputent les électeurs de centre-droit.