Algérie

Agressions sexuelles en Algérie : les chiffres, en 2023 encore, font froid dans le dos

La question des agressions sexuelles demeure toujours un sujet tabou en Algérie, notamment lorsque le « crime » touche les enfants et les mineurs. Et cette omerta se comprend aisément, car les auteurs de ces agressions sont le plus souvent des membres de la famille proche. On préfère donc étouffer le scandale pour ne pas souiller l’honneur de la famille…

Cependant, comme le dit l’expression populaire algérienne, on ne peut pas cacher le soleil avec un tamis. Car les chiffres sont là, ils ne mentent pas, et ceux-ci, bien que partiels et loin de refléter la réalité, font froid dans le dos, en 2023 encore.

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À propos de ce sujet justement, le chef de service de médecine légale au CHU Mustapha (Alger), le professeur Rachid Belhadj, a révélé au média spécialisé dans l’information sur la santé, Esseha, les chiffres que le service a enregistrés depuis le début de l’année 2023.

Le cercle familial et le voisinage pointés du doigt

Ainsi, le professeur Rachid Belhadj a indiqué que le service médecine légale de l’hôpital Mustapha a enregistré, entre janvier et septembre 2023 (soit en 8 mois), 189 cas d’agression sexuelle. Ce qui donne une moyenne effarante de presque un cas par jour.

En outre, le chef de service a fait savoir que les agressions sexuelles touchent surtout les enfants et les adolescents. L’âge des victimes varie entre 4 et 22 ans. Quant aux auteurs de ces agressions, Rachid Belhadj a souligné qu’ils proviennent souvent du cercle familial et du voisinage.

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Afin de lutter contre ce fléau, le professeur invite les parents à protéger et à surveiller leurs progénitures (enfants et adolescents), notamment ceux qui utilisent les téléphones portables et se connectent aux différents réseaux sociaux où rôde un nombre incalculable de prédateurs sexuels.

Pour finir, si ce chiffre de 189 agressions sexuelles en 8 mois semble pour certains dérisoire, rappelons qu’il ne s’agit là que des recensés dans un seul hôpital de tout le territoire national. De plus, nous n’évoquons ici que des agressions déclarées. Et lorsqu’on sait que la plupart ne le sont pas, on à peine imaginer l’énormité des vrais chiffres !