Belgique

Attentats de Bruxelles: « On était dans une situation d’urgence, l’avertissement du Premier ministre aurait dû être doublé par un message de Be-Alert »

Ce système permet aux autorités de prévenir la population en cas d’urgence, en envoyant aux gens un SMS, e-mail ou appel vocal pour communiquer des informations utiles sur la situation d’urgence et les mesures de sécurité à respecter.

L’envoi de ces alertes n’a pas été jugé utile par les autorités, lundi soir, alors que l’auteur de l’attentat était encore en fuite. Le porte-parole du Centre de crise national dit avoir “privilégié une communication de masse via les réseaux sociaux et les médias traditionnels (radio, télé, presse, sites d’information, NdlR)” étant donné que “nous n’avions pas de recommandations précises à donner lundi soir, vu qu’on était le soir et que les gens étaient chez eux”.

Attentat à Bruxelles : pourquoi aucun message Be-Alert n’a été envoyé à la population malgré le niveau maximal de la menace terroriste

L’explication n’a visiblement pas convaincu certains bourgmestres bruxellois. “Quelle mesure justifierait effectivement d’envoyer une alerte aux citoyens, si ce n’est pas le cas d’attentat comme celui de ce lundi ? Je ne suis pas dans une volonté de critique, mais j’ai été sur le terrain toute la soirée et la nuit, j’ai suivi les évènements heure après heure”, pointe Vincent De Wolf (MR), bourgmestre d’Etterbeek. “Et j’ai bien entendu aussi la communication du Premier ministre qui a recommandé aux Bruxellois de ne pas voyager et de rester chez eux. Dans une situation qui était objectivement une urgence, si on estime que le message du Premier est important, on aurait alors dû le doubler par un message de Be-Alert. Mais je n’ai vu aucune communication de ce type…. Certes, des informations ont été communiquées via le speaker dans le stade roi Baudouin, mais cela ne change rien. Les gens dans le stade étaient protégés. Par contre, le site internet de Be-Alert a été complètement saturé, puisque, n’ayant pas reçu de SMS, les gens sont allés sur le site pour s’informer.”

Vincent De Wolf a mis le sujet sur la table de la conférence des bourgmestres bruxellois, ce mercredi matin. “L’ensemble de mes collègues bourgmestres étaient unanimes pour se ranger à mon opinion. Il faut faire en sorte, préventivement, que la prochaine fois, Be-Alert fonctionne”, reprend le bourgmestre d’Etterbeek.

« Je suis d’accord avec Vincent De Wolf. Je ne comprend pas pourquoi Be-Alert n’a pas été activé », abonde Ridouane Chahid (PS), bourgmestre d’Evere et chef de groupe PS au Parlement bruxellois.

Après discussions avec les autres bourgmestres, nous avons décidé de contacter la Haute Fonctionnaire (Ndlr : Sophie Lavaux), qui est membre du conseil national de sécurité et qui, à ce titre, est la courroie de transmission entre Bruxelles et le fédéral », reprend Vincent De Wolf. « Elle participe au centre fédéral de crise. Je l’ai d’ores et déjà contactée et elle sera invitée à notre prochaine réunion dans 15 jours. Cela me paraît important d’utiliser Be-Alert. Il y a des sites Seveso sur le territoire du Bruxelles. On peut imaginer une explosion de gaz, ou d’autres cas dramatiques… On doit pouvoir utiliser cet outil et définir, au moins, dans quel cas on l’utilise.”