Belgique

À Bruges, la lutte contre le “wokisme” a un goût de racisme…

Comme le rapportait mardi le Standaard, le député européen Tom Vandendriessche et le conseiller communal brugeois Stefaan Sintobin ont mené la charge sur les réseaux sociaux, tandis que leur formation, le Vlaams Belang, recourait à l’arme de la publicité politique en ligne.

Pas de plainte, à ce stade

Le contenu haineux de certains messages suscités par la campagne orchestrée par l’extrême droite a provoqué la réaction du bourgmestre Dirk De fauw (CD&V) : “Bruges est une ville ouverte, large d’esprit et tolérante. Je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elle le reste”.

L’élu chrétien-démocrate a également dénoncé sur sa page Facebook la teneur des commentaires : “Certains commentaires sont la forme la plus pure du racisme et sont donc punissables”. À ce stade, il semble toutefois que les autorités communales n’ont pas l’intention de déposer plainte contre les messages haineux diffusés sur Internet contre Dalilla Hermans.

La N-VA, dans l’opposition au niveau local, est allée dans le même sens que le Belang. Dans une interview, la députée flamande Maaike De Vreese a affirmé que le “wokisme” avait franchi un pas de trop à Bruges. L’élue N-VA n’a toutefois pas voulu assumer une attaque aussi violente que celle du Belang : tout en dénonçant “la focalisation extrême sur la couleur de peau” qui serait le fait de Dalilla Hermans, elle a refusé de réclamer l’annulation de sa désignation.

Dalilla Hermans avait notamment fait parler d’elle en 2017 lorsqu’elle avait critiqué le nouvel album de la BD Bob&Bobette (Suske&Wiske). Dans ce numéro, on pouvait voir un dessin de deux personnages africains qui répondait, selon Dalilla Hermans, à une “représentation extrêmement raciste et stéréotypée de l’homme noir”. L’éditeur de la bande dessinée avait dû présenter ses excuses.

Cette séquence brugeoise rappelle la récente polémique qui a touché Fatima Zibouh, coresponsable de la candidature de Bruxelles pour le même titre de capitale culturelle 2030. Fatima Zibouh avait été mise en cause en raison de ses supposées fréquentations islamiques.