Algérie

Il est mort le 17 septembre 2021, il y a deux ans disparaissait Abdelaziz Bouteflika

Il y a deux ans, jour pour jour, disparaissait Abdelaziz Bouteflika, l’homme qui a gouverné l’Algérie durant deux décennies, du 27 avril 1999 au 2 avril 2019, date de sa destitution à la suite du mouvement populaire, le hirak.

Aujourd’hui, deux années seulement après sa mort, celui qui a été élu président de l’Algérie indépendant durant quatre mandats consécutifs — et espérait entrer dans l’histoire par la grande porte —, semble être complètement tombé dans les oubliettes…

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Que ce soit dans les médias publics ou privés, dans les chaînes de télévision, les radios, les journaux ou dans la presse électronique, pas un mot n’a été dit pour marque l’événement. Même le peuple, occupé à faire face aux difficultés de la rentrée a vécu cet anniversaire dans l’indifférence généralisée.

Cependant, cet oubli (volontaire ou inconscient) et cette indifférence totale trouvent leur explication dans la manière dont le règne de l’ancien président s’est terminé. Ainsi, arrivé en 1999 en sauveur de l’Algérie, après 10 années de terrorisme sanglant, le régime de Bouteflika s’est peu à peu mû en une sorte d’oligarchie ploutocratique.

Abdelaziz Bouteflika

Président affaibli par la maladie et victime d’un entourage malsain, la 2e partie de l’ère Bouteflika, notamment le troisième et le quatrième mandat, ont connu toutes sortes de trafics : corruption, détournement de fonds, abus de pouvoir, dilapidation de l’argent public…

Puis, en 2019, vint la goûte qui fit déborder la vase : l’affaire du cinquième mandat. Malgré un état de santé chancelant, Bouteflika et son entourage (conseillers, hommes d’affaires, partis politiques…) ont essayé de faire le forcing pour briguer un cinquième mandat. C’en été la fois de trop.

En réaction à ce coup de force, les Algériens sont descendus par millions dans les rues pour dire « non au 5e mandat ». C’était la naissance du formidable mouvement populaire baptisé le « hirak » où « la révolution du sourire », qui commença en février 2019 pour durer jusqu’à la crise sanitaire du covid-19 en 2020.

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En conséquence de ce rejet massif, le pouvoir a été contraint d’abdiquer et, dans la foulée, on a prononcé la destitution du président Abdelaziz Bouteflika. Par la suite, une série de procès pour corruption vont impliquer plusieurs des anciens hommes forts du régime Bouteflika.

Plusieurs d’entre eux, dont son propre frère, deux de ses anciens premiers ministres et les hommes d’affaires qui constituaient son entourage proche, vont être condamnés à de lourdes peines de prison. Mais ceci est une autre histoire…