Tunisie

Impressionnisme et imprécisions dans les propos du Dr Zaiem – Actualités Tunisie Focus

Les propos du Dr Hedi Zaiem sont sympathiques, volubiles mais peu fondés sur les évidences scientifiques. Beaucoup d’impressions, d’imprécisionnisme et d’imprécisions. Sans preuves, et sans objectivité…

Je me permets d’attirer l’attention de mon professeur Zaiem sur un certain nombre d’écueils qui méritent attention. J’ai beaucoup de respect pour Moncef Ben Slama (en 1978) qui introduisait deux jeunes recrus en 1978, en disant Hedi Zaiem et T. abdes…ils sont, dit-il, la relève et future de la science économique et l’économétrie en Tunisie.

A voir si Hedi dire n’importe quoi sur la situation économique en Tunisie cela m’attriste profondément. Le populisme grandeur nature!

Je résume mon douloureux inconfort et refus de certains propos tenus par Dr Zaiem .

1- la communication de HZ est certainement bien travaillée, avec des proverbes et des fleurs remis au passage. A Bourguiba, à MA, KS, …Un peu pour tout le monde…au pouvoir! Le style touche à tout, sans détail, sans chiffres! Mais, on veut plaire à tout le monde!

2- pardon: on ne peut pas tenir un discours fataliste et fallacieux disant que la Tunisie est condamnée aux crises, depuis sa naissance. Les crises sont créées par les hommes et les femmes, dans des contextes particuliers. La chimie et la science de la vie nous disent qu’un organisme ne peut vivre constamment en crise, il doit évoluer ou disparaître. Zaiem, dit le contraire, la Tunisie est faite pour être en crise perpétuelle! Avec un zeste de certitude! Ce n’est pas scientifique, c’est pas crédible et c’est déresponsabiliser tout le monde, D’où on sort ce verdict fataliste (allah galba)! On s’attendait à des mots clefs, des corrélations, des causalités, des termes économique (choc, incertitude, offre, demandé, cycle, …)! Rien de cela, un discours qui fait de l’histoire et qui plane aléatoirement pour ne pas toucher la réalité et ne rien apporter pour éclairer les profanes en économie en Tunisie.

3- les fleurs jetées en filigrane (dans le discours) au gouverneur MA, et au président KS, ne passent pas inaperçues, et sont parfois grossières, non démontrables par À+B. Et ici aussi je regrette une sorte d’opportunisme de circonstance. Il fallait parler des programmes, des objectifs, des actions, des résultats…c’est cela le rôle d’un scientifique, mais pas arrondir les angles, on ne sait jamais…un économètre doit utiliser son matériel, pas piocher dans celui des autres (anthropologues ou historiens, …) pour dire un peu de tout et rien, …servez-vous les amis!

4- Zaiem tient un discours qui occulte le vrai problème. Il insiste sur les forces exotiques, exogènes et externes, FMI, Ukraine, les changements climatiques et même la volonté de Dieu (allah galba). Sur les 20 mn, il n’a pas prononcé un seul mot pour dire que le citoyen tunisien est pas mal paresseux, sa productivité recule au lien d’avancer, le citoyen ne fait pas le nécessaire pour un environnement saint…rien sur les bobos, les vrais: bureaucratie, corruption…marchés parallèles, esprit d’assistanat et de mendicité…rien les problèmes endogènes. Il faut réécouter pour voir l’ampleur de ces propos non fondés, non démontrés! On croit rêver, de l’ésotérisme ou presque!
J’en dis pas plus, parce que je souhaite que nos économistes assument et jouent leur rôle de façon neutre, objective…et pas politisée pour des fins qu’on ignore.

Je souhaite que les débats économiques montent d’un cran et qu’on sorte de la léthargie tout le monde est beau, tout le monde est sympa, mais allah ghaleb, la Tunisie est née pour être en crise perpétuelle. On est où?

Pardon si Zaiem Hedi, mais je souhaite te lire dans des chroniques qui expliquent tes points de vue…langage de l’économétrie, pas le langage du populisme des plateaux de Tv.

Amitiés et respect

Moktar Lamari