Suisse

Le dentiste, un luxe pour un nombre croissant de Suisses

Quelque 26% de la population suisse ont renoncé à un soin ou à un examen dentaire pour des raisons de coûts en 2020, selon l’International Health Policy Survey. Katy Romy / swissinfo.ch

De plus en plus de Suisses renoncent à des soins dentaires pour des raisons financières. Certaines personnes se tournent vers des dentistes en formation pour profiter de rabais. Les solutions divisent.

Ce contenu a été publié le 12 juin 2023




une enquêteLien externe de l’Office fédéral de la statistique, qui relève que cette part est restée stable depuis 2015.

L’International Health Policy Survey (IHP), une étude de la fondation américaine Commonwealth Fund, aboutit à un taux beaucoup plus important, en prenant en compte une définition plus large du renoncement. Elle estime que 26,4% de la population ont renoncé à un soin ou à un examen dentaire (pas forcément indispensable) pour des raisons de coûts, en 2020. Ce dernier chiffre a augmenté de 5,7 points de pourcentage en quatre ans. En comparaison internationale, le renoncement aux soins est plus important en Suisse qu’en France (18,5%) ou en Allemagne, mais moins important qu’aux États-Unis (36,2%).

+ Un dentiste nomade 

Pour le député socialiste, les arguments des dentistes contre une assurance obligatoire ne tiennent pas. «Il ne suffit pas d’avoir une bonne hygiène dentaire pour n’avoir aucun problème», assure-t-il, en soulignant que la santé dentaire a une influence sur la santé globale des individus. À son avis, les dentistes craignent principalement la mise en place d’une structure tarifaire nationale, à l’image de la grille tarifaire en vigueur pour les prestations médicales ambulatoires. «La profession ne veut pas que les coûts soient contrôlés par l’État, ce qui exercerait une pression sur les prix», estime Baptiste Hurni.

Une solution alternative se dessine à Genève. Le parti socialiste cantonal y a déposé une initiative qui mise sur la distribution de chèques dentaires de 300 francs pour les soins dentaires aux personnes à revenus modestes. «Le texte a peut-être plus de chance de passer la rampe et pourrait faire des émules ailleurs en Suisse», estime Baptiste Hurni.

*nom connu de la rédaction

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