Suisse

La Suisse est relativement préservée de la désinformation

Keystone / Christoph Dernbach

La Suisse est mieux protégée contre les «fake news» que des pays comme les États-Unis. Est-ce parce qu’elle dispose d’un meilleur système et de citoyennes et citoyens plus prudents? Ou simplement parce que moins de fabriques de trolls s’intéressent à elle?

Ce contenu a été publié le 12 juillet 2023




«Resilience to Online Disinformation: A Framework for Cross-National Comparative Research»Lien externe, publiée en 2020, s’est penchée sur différents pays européens ainsi que sur les États-Unis. Ces derniers sont décrits par l’équipe d’Edda Humprecht, spécialiste en communication, comme un cas particulier en matière de désinformation en ligne. Et ce, pour des raisons économiques et structurelles: «Le pays se distingue par son grand marché publicitaire, ses faibles médias de droit public et sa consommation d’informations fragmentée.» 

Edda Humprecht est professeur extraordinaire à la Norwegian University of Science and Technology (NTNU) de Trondheim et fait de la recherche à l’Institut des sciences de la communication et de la recherche sur les médias de l’Université de Zurich. zVg

La taille du marché publicitaire et le nombre important d’utilisateurs et utilisatrices des réseaux sociaux rendent la diffusion de «fake news» attrayante. Conclusion: les États-Unis sont «le pays le plus vulnérable» à la désinformation en ligne, selon l’étude.

Qui s’informe sur les réseaux sociaux?

Ces dernières années, de plus en plus de personnes à travers le monde ont pris conscience du phénomène de désinformation en ligne. Selon le Digital News Report 2023 publié par Reuters, seulement 17% des personnes s’informent encore sans préoccupation aucune via les réseaux sociaux. Les autres craignent de passer à côté d’informations importantes ou de ne pas être suffisamment bousculées dans leur opinion.

Beaucoup continuent d’utiliser les réseaux sociaux pour s’informer, mais, dans certains pays, la proportion a diminué. En SuisseLien externe, une personne sur deux s’informait via les réseaux sociaux en 2018, contre 39% en 2023. Aux États-UnisLien externe, le taux record de 51% a été atteint en 2017; en 2022, cette part est passée à 42%.

NigeriaLien externe, 78% des personnes s’informent actuellement via les réseaux sociaux.

En Suisse, les réseaux sociaux n’ont jamais été le média décisif dans la formation de l’opinion politique. «Une nette majorité des électrices et électeurs suisses ne les consultent pas avant les élections et les votations pour se forger une opinion», concluait en 2021 l’ouvrage spécialisé Digitalisierung der Schweizer Demokratie Lien externe(«La numérisation de la démocratie suisse»).

Pour s’informer sur la politique en Suisse, la radio, la télévision et les journaux restent les médias privilégiés. Le public leur fait également davantage confiance.

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