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Toma Nikiforov avant le Mondial : « Je me sers de mes défaites pour me motiver ! »

Toma, comment va cette cheville ?

« Elle tient ! Cette blessure a rendu ma préparation un peu plus compliquée, notamment parce que je n’ai pas pu m’aligner à Antalya, comme prévu. Mais c’était une mesure de prudence. Je suis encore passé à travers cette cheville lors du stage au Japon, où j’ai donc adapté mes entraînements avec plus de cardio, ce dont j’avais aussi besoin. Je pense que j’ai déjà assez de judo dans ma carrière. Alors, pour ce qui est de l’état de ma cheville, disons que, la semaine dernière, elle était à 90 %. Et maintenant, à 100 % ! »

Pourquoi ces stages au Brésil et au Japon ?

« C’est Damiano (Martinuzzi) qui a opté pour ces deux stages et je pense que c’était une excellente décision. Au Brésil, on avait beaucoup de partenaires d’entraînement, ce dont on manque en Belgique. C’est d’ailleurs pour ça qu’on voyage énormément. En outre, tant au Brésil qu’au Japon, il y avait peu d’Européens, à part les Ouzbeks, ce qui nous a permis de prendre des gars un peu différents de ceux qu’on a d’habitude. »

Comment abordez-vous ce Mondial ?

« Cool. À l’aise. La pression médiatique repose aujourd’hui beaucoup sur Matthias (Casse). J’ai 30 ans, un beau palmarès, même s’il me manque la médaille d’or au Mondial. C’est mon objectif, mais je m’amuse à l’entraînement. Et je prends du plaisir en compétition. Attention : je ne monterai pas sur le tatami comme si je me rendais à la plage, hein ! Il faut être concentré, focalisé sur les combats. Et gagner… »

Le fait de ne plus avoir combattu depuis Paris n’est-il pas un handicap ?

« Si ! C’est un problème. Maintenant, j’ai de l’expérience. Et puis, je m’alignerai moins en compétition parce que la récupération est plus compliquée pour moi. Je vais me focaliser sur certains objectifs avec, à chaque fois, l’envie de performer. Je sais que j’en suis à trois cinquièmes places d’affilée. Ce ne sont pas des médailles, mais ce sont des résultats. Être dans le bloc final est important, même si j’y ai finalement perdu. Je m’en sers pour me motiver. »

À choisir : champion du monde ou champion olympique ?

« Ah… Cette question ! Là maintenant ? Champion olympique. »

guillement

« Avec Matthias, on est très différents ! Mais complémentaires. »

D’ici Paris 2024, quel est votre programme ?

« En judo, il faut demeurer actif. Donc, je continuerai à participer à des Grands Chelems, ne fût-ce que parce que le ranking varie beaucoup. Et puis, il y a une énorme différence entre l’entraînement et la compétition. Ce sont les entraîneurs qui décident du programme et on est souvent d’accord. Disons à 95 %. Et si je ne suis pas d’accord, on en discute. Pour les stages, j’ai entièrement confiance. C’est comme ça depuis 2010. Si je n’avais obtenu aucun résultat, j’aurais demandé à changer. Mais là, il n’y a aucune raison. »

Les Jeux, c’est particulier ?

« C’est une compétition comme les autres ! Comme un Mondial, si ce n’est qu’ils ont lieu tous les quatre ans. Si on se loupe, il faut attendre quatre ans. Pour moi, c’est déjà huit ans. Alors, je ne me louperai pas ! Maintenant, que ce soient les Jeux ou un Mondial, c’est pareil dans le sens où il y a un carré jaune, un adversaire, un arbitre et il faut gagner. Souvent, ça se joue sur des détails. »

Quelles sont vos relations avec Matthias Casse ?

« On est très différents ! Mais complémentaires. Lui est très carré, très structuré, très pro. Euh, ça ne veut pas dire que je ne le suis pas. Mais moi, je suis un peu plus bordélique. Ceci dit, on s’amuse bien ensemble. Avec Karel (Foubert) aussi, il y a une excellente ambiance, qu’on essaie de transmettre sur le tatami. Je pense que c’est important. »