Maroc

Sadiki et les professionnels pensent au Ramadan et au-delà

Approvisionnement de marchés en produits de la mer

Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, pense non seulement au mois sacré mais aussi à la période post et pré-Ramadan en termes d’approvisionnement de marchés en produits de la mer. Une réunion avec les professionnels a été organisée mercredi à Rabat. En voici les contours.

« Lors de cette réunion, il y a eu un engagement de l’ensemble des professionnels pour contribuer à faire réussir cette opération. Il s’agit surtout d’assurer l’approvisionnement en quantité avec des prix convenables pour le citoyen en prenant en considération le pouvoir d’achat ». Ainsi s’exprimait le responsable gouvernemental en marge de cette rencontre. D’après lui, cet approvisionnement fait partie d’une stratégie qui s’intègre dans le cadre d’Halieutis 2020 qui focalise sur le segment de « la distribution et la commercialisation des produits de la mer ». « Des chantiers très importants ont été ouverts après la réalisation de plusieurs marchés de gros, la modernisation de plusieurs points de débarquement. Il s’agit aujourd’hui de voir la distribution à l’échelle locale et la distribution qui respecte les conditions sanitaires mais également de qualité et de diversité des produits de la mer à l’échelle du territoire », avance le ministre.

Diagnostic des prix
A ce propos, le ministre explique à ALM : «le secteur de la pêche est géré sur le plan temporel à travers des périodes de repos biologiques en fonction du stock et son évolution qui est suivie à travers des paramètres et des indicateurs fournis par l’institut de la recherche dans les produits de la pêche. Donc des décisions sont prises sur la base de ces indicateurs avec les professionnels et évidemment en fonction de l’abondance et des saisons, les prix peuvent varier en fonction de saisons et puis avoir un impact sur les prix de vente au niveau du détail. C’est ainsi qu’ils vont évoluer». Et ce n’est pas tout ! « Maintenant nous avons ouvert la pêche parce que nous étions dans une période de repos biologique. Le marché va être mieux approvisionné dans les semaines à venir », détaille M. Sadiki. Sur la question de la baisse des prix, il se montre optimiste.

Du côté des professionnels
Le président de la Fédération des chambres des pêches maritimes au Maroc, Mhidi Larbi, indique : « Cette rencontre c’est pour se préparer au Ramadan à un prix raisonnable ». «C’est une initiative lancée par le chef de gouvernement du temps de son mandat en pêche maritime en 2017 à Agadir », avance-t-il en allusion à des zones lointaines ciblées. «En 2023, nous avons atteint environ 22 villes et 660 points de vente pour 750 familles, soit 2 à 3 millions de personnes. Lors de cette rencontre nous essayons d’offrir des poissons à un prix raisonnable qu’il soit congelé ou frais. Nous attendons aussi la pluie. Nous en avons besoin en mer aussi », poursuit-il.

Abdelkarim Fotat, président de la Confédération de la pêche côtière au Maroc, lui, prend cette rencontre pour une initiative lancée pour plus de proximité avec le citoyen. «Notre objectif c’est la qualité et l’abondance dans tous les points, les régions et les zones qu’elles soient rurales ou urbaines pour que le citoyen marocain y accède à un prix raisonnable. en tant que professionnels, la production est là, mais il faut accompagner ce produit pour qu’il touche des zones sans précédent.

En 2019, l’assiette a été élargie. En 2020 aussi en dépit de la Covid. En 2023, des zones jamais ciblées ont été servies en dépit de leur géographie dans les montagnes de l’Atlas. A Beni Mellal, pour la première fois, un marché est ouvert. Nous avons commencé un accompagnement en commercialisation. Lorsque le camion est chargé au départ du port, le prix est lancé à partir de 140 DH par caisse, donc le spéculateur est obligé d’abonder dans le sens de ce prix raisonnable. Il y a aussi les prix du transport et de la glace qui s’ajoute mais à des prix raisonnables. Dans tous les quartiers, y compris ceux marginalisés, le prix des sardines ne dépasse pas 6 à 7 DH, mais à Anfa, il est à 35 DH. C’est pour cela que le citoyen est confus.

Au départ des ports, la vente est à 2 DH 80», précise-t-il. A son tour, Kamal Sebri, président de la Chambre des pêches maritimes, aborde dans le même sens. «Nous allons nous arrêter sur le suivi des prix», indique-t-il. De son côté, la SG du ministère, Zakia Driouich, met l’accent sur la tolérance de 10% pour la quantité des glaces, le port d’Agadir pour la sortie des camions 24 sur 24, l’organisation de la commercialisation.

Elle annonce une réunion le 10 janvier à propos du Ramadan. M. Sadiki, lui, s’exprime sur une circulaire pour le Ramadan ou même avant. Ainsi qu’une rencontre avec le ministre de l’intérieur pour le niveau local. «Les poissons ont un coût notamment à l’arrivée y compris dans des zones sans précédent», estime-t-il. Le tout en mettant l’accent sur les canaux de commercialisation et une vision au-delà du Ramadan.