Maroc

Gestion déléguée/transport : Le ministère de l’intérieur veut revoir le modèle

Les services du ministère planchent sur l’actualisation de la Stratégie nationale de mobilité urbaine via l’élaboration d’une feuille de route nationale pour une mobilité durable à l’horizon 2040.

Gouvernance : Le dossier de la gestion déléguée continue de capter l’attention des responsables au ministère de l’Intérieur. Cette fois-ci, c’est le secteur du transport qui est au centre des préoccupations. Plusieurs villes sont concernées. Eclairages.

C’est l’un des secteurs de prédilection pour la gestion déléguée au Maroc. En plus de l’eau, l’électricité et l’assainissement, le transport urbain fait l’objet de contrat de gestion déléguée dans plusieurs villes. Des contrats qui, aujourd’hui, attirent l’œil attentif des autorités.

Dans ce sens, le ministère de l’intérieur, qui vient de piloter le chantier de réforme dans la estion de la distribution de l’eau et l’életricité avec la fin annoncée de la gestion déléguée, annonce du nouveau concernant le transport. Le ministre de l’intérieur, Abdelouafi Laftit, annonce qu’il a été aussi procédé au lancement d’une étude pour un modèle économique de transport urbain et interurbain via les bus et les tramways, ainsi que d’une autre étude sur la rationalisation des contrats de gestion déléguée dans certaines villes, soulignant que le ministère de l’intérieur mène une étude interne pour estimer les besoins d’investissement pour les cinq prochaines années (2024-2028) afin de cristalliser une nouvelle vision de la gestion déléguée qui englobe les aspects techniques et financiers et le mode de gestion et révise le dispositif de soutien mis en place à cet effet en tenant compte des plans de mobilité urbaine et des études de restructuration. Cette nouveauté vient dans un cadre plus global qui concerne la mobilité durable.
M. Laftit a affirmé, mardi, que les services du ministère planchent sur l’actualisation de la Stratégie nationale de mobilité urbaine via l’élaboration d’une feuille de route nationale pour une mobilité durable à l’horizon 2040. L’objectif de cette feuille de route est d’établir une vision claire et cohérente pour une mobilité urbaine durable et un plan d’action réaliste lié à divers aspects tels que la gouvernance, le financement et les mécanismes de mise en œuvre, a expliqué M. Laftit dans une allocution lue en son nom par le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors d’une séance plénière à la Chambre des représentants consacrée à la discussion du rapport sur les activités de la Cour des comptes pour 2022-2023.
SDL

Concernant les pré-études liées aux sociétés de développement local (SDL), M. Laftit a affirmé que le ministère impose pour les collectivités territoriales et leurs groupements d’intégrer une étude de faisabilité dans chaque dossier de création de société, laquelle doit aussi comprendre un plan financier et de gestion afin d’assurer la pérennité de ces entreprises au moins durant les premières années de leur création, avec un état des résultats.

Pour ce qui est de la gestion des gares routières des voyageurs, le ministère apporte un appui technique, juridique et financier aux collectivités territoriales pour leur permettre de mener une gestion professionnelle et d’offrir des prestations de qualité aux usagers, a-t-il noté, soulignant que l’objectif de cet appui est de garantir une gestion optimale et appropriée et une pérennité des services, la réalisation d’études de faisabilité et de prévisions financières, la conclusion d’un contrat bien ficelé et équilibré et la mise en place de mécanismes de suivi et de contrôle. En matière de transport scolaire, le ministre a indiqué que son département apporte une aide financière et technique aux conseils de préfectures et de provinces, notamment ceux ayant un déficit financier, afin d’améliorer la gouvernance et d’assurer la continuité et la qualité des services, tout en encourageant des modes de gestion qui tiennent compte des spécificités de chaque préfecture ou province, ajoutant que le ministère mène actuellement un diagnostic concernant la gestion du transport scolaire en milieu rural à l’échelle nationale, dans la perspective d’élaborer un guide spécifique sur les procédures et modes de gestion, ainsi que les normes et exigences à respecter conformément aux lois et réglementations en vigueur lors de la conclusion des accords de coopération et de partenariat.

A noter enfin qu’il y a quelques mois, le ministère de l’intérieur avait publié un guide exhaustif pour l’élaboration du plan de mobilité urbaine durable. Ce document est destiné essentiellement aux collectivités territoriales et particulièrement aux communes. «Ce guide fournit aux acteurs concernés un corpus de concepts clés dans l’objectif de cadrer la nouvelle approche de planification de la mobilité urbaine au Maroc et d’accompagner les acteurs territoriaux dans l’ancrage d’une nouvelle démarche de planification, tout en profitant des nombreuses années de retour d’expérience issues des précédentes démarches PDU pour assurer l’efficacité du processus», peut-on lire dans ce guide.