Maroc

Comptes nationaux: Une croissance de 2,3% au deuxième trimestre 2023

Conjoncture.
La croissance économique au deuxième trimestre a été soutenue par l’activité agricole. Cette dernière affiche un rebond et ce après une forte baisse observée à la même période de l’année précédente.

L’économie nationale aurait affiché une croissance de 2,3 % au deuxième trimestre 2023 contre 2,2 % durant le même trimestre de l’année précédente. C’est ce que l’on peut relever de la note d’information du Haut-Commissariat au Plan sur la situation économique nationale au deuxième trimestre de l’année. « Tirée par la demande extérieure, cette croissance a été réalisée dans un contexte de forte inflation et d’une amélioration de la capacité de financement de l’économie nationale », commente le HCP. Aux prix courants, le PIB a connu une augmentation de 6,8 % durant le deuxième trimestre 2023 au lieu de 4,9 % le même trimestre de l’année passée.

« De ce fait, la hausse du niveau général des prix a été de 4,5 % au lieu de 2,7 % une année auparavant », explique le HCP dans sa publication. Et de préciser qu’ « aux prix courants, le PIB national a connu une hausse de 4,3 % en 2022 dégageant une hausse du niveau général des prix de 3,1 % au lieu de 2,4 % en 2021 ».

Le secteur agricole soutient la croissance
Dans l’ensemble, la croissance économique au deuxième trimestre a été soutenue par l’activité agricole. Cette dernière affiche un rebond et ce après une forte baisse observée à la même période de l’année précédente. Ainsi, la valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, a augmenté de 6 % au deuxième trimestre de l’année contre un repli de 13,5 % une année plus tôt. « Cette évolution s’explique par la hausse de l’activité de l’agriculture de 6,3 % au lieu d’une baisse de 13,5 % une année auparavant et de celle de la pêche de 0,5 % au lieu d’une baisse de 14,6 % », précise dans ce sens le HCP dans sa note d’information.

Ralentissement des activités non agricoles
Pour ce qui est de la valeur ajoutée des activités non agricoles, elle a connu, selon le HCP, un net ralentissement à 2,1 % durant le deuxième trimestre 2023 au lieu de 4 % le même trimestre de l’année précédente. Dans les détails, la valeur ajoutée du secteur secondaire a fléchi de 2,8 % au deuxième quart de l’année contre une hausse de 0,1 % à la même période de l’année passée. Ce repli résulte, selon le HCP, de la baisse de 9,4 % de la valeur ajoutée de l’industrie d’extraction au lieu d’une baisse de de 7,5 %. De même, la valeur ajoutée du bâtiment et travaux publics a affiché une baisse de 2,8 % au lieu d’une baisse de 1 %. Il en est de même pour les industries de transformation dont la valeur ajoutée a baissé de 2,1 % contre une hausse de 1,8 % auparavant. En parallèle, la valeur ajoutée de l’électricité et de l’eau est passée d’une baisse de 1,5 % à une hausse de 1,4 % au deuxième trimestre de l’année.

Par ailleurs, la valeur ajoutée du secteur tertiaire s’est inscrite en ralentissement. Son taux d’accroissement est passé de 6,2 % au deuxième trimestre de l’année précédente à 4,4 %. Se référant au HCP, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a été marquée par la hausse de 2,3 % des activités des services immobiliers au lieu de 1,4 % et par le ralentissement de l’hébergement et la restauration (31,2 % au lieu de 57,9 %), du transport et entreposage (5,3 % au lieu de 7,2 %), des services de l’éducation, de la santé et action sociale (5,1 % au lieu de 6,1 %), des services rendus par l’administration publique générale et la sécurité sociale (4,8 % au lieu de 5,3 %), de la recherche et développement et des services rendus aux entreprises (2,2 % au lieu de 6,6 %), de l’information et la communication (2 % au lieu de 3,9 %), des services financiers et assurances (1,2 % au lieu de 6,6 %) et du commerce et réparation de véhicules (1 % au lieu de 1,5 %).

La demande intérieure en berne
S’agissant de la demande intérieure, elle poursuit, selon le HCP, son trend baissier. Un repli de 0,2 % a été observé au deuxième trimestre de l’année contre une baisse de 1,6 % à la même période de l’année précédente, soit une contribution négative de 0,2 point à la croissance économique. A cet égard, l’investissement brut (formation brute de capital fixe, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a affiché un recul de 3,1 % au deuxième trimestre 2023 après une baisse de 8,4 % le même trimestre de l’année précédente, avec une contribution négative à la croissance de 1,1 point. Pour leur part, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 0,4 % au lieu de 0,3 %, avec une contribution à la croissance de 0,2 point. De même, la consommation finale des administrations publiques a affiché une augmentation de 3,1 % au lieu de 4,9 %, avec une contribution à la croissance de 0,6 point.

Le deuxième trimestre de l’année a également été marqué par une contribution positive des échanges extérieurs. Leur contribution à la croissance ressort ainsi positive se situant à 2,5 points au lieu d’une contribution positive de 3,9 points le même trimestre de l’année précédente. S’agissant de la capacité de financement de l’économie nationale elle a affiché une amélioration. « Avec la hausse de 6,8 % du PIB aux prix courants et l’augmentation de 1,2 % des revenus nets reçus du reste du monde, le revenu national brut disponible a progressé de 6,4 % au deuxième trimestre 2023 au lieu de 6 % le même trimestre de l’année précédente », explique le HCP à ce propos.

Et d’ajouter : «Compte tenu de l’augmentation de 6,8 % de la consommation finale nationale en valeur au lieu d’une hausse de 8,5 % enregistrée une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 29,5 % du PIB au lieu de 29,9 % ». Il est à noter que l’investissement brut a représenté 27,9 % du PIB au lieu de 35 % durant le même trimestre de l’année précédente. Ce qui dégage une capacité de financement de 1,5 % du PIB au deuxième trimestre 2023 au lieu d’un besoin de financement de 5,2 % du PIB la même période de l’année précédente.