France

Depp, Cissé et le concierge du Martinez dans notre récap’ de Cannes

Vingt-quatre heures après avoir été déclaré ouvert par Catherine Deneuve, le Festival de Cannes prend son rythme de croisière. Hirokazu Kore-eda, palmé d’or en 2018 pour Une affaire de famille, ouvre la compétition ce mercredi à 19 heures avec son nouveau film Monster tourné au Japon. Il sera suivi à 22 heures par Le Retour de Catherine Corsini avec son actrice césarisée Aissatou Dialla Sagna.

A la Semaine de la critique, Marie Amachoukeli, colauréate en 2014 de la Caméra d’or pour Party Girl, ouvrait cette section parallèle ce mercredi Ama Gloria, un mélo tendre sur la relation qui se noue entre une nounou cap-verdienne et une petite fille française de six ans, tandis que Souleymane Cissé recevait, à 83 ans pour l’ensemble de son œuvre, le Carrosse d’or à la Quinzaine des cinéastes. C’était juste après que Johnny Depp a réagi aux réactions hostiles de la veille à son encontre.

L’événement du jour : Johnny Depp contre-attaque

Non, sa vie « n’est pas la fiction merveilleusement horrifique » qu’on peut lire ici où là. Ce sont les mots que Johnny Depp a utilisés pour défendre sa réputation lors de la conférence de presse de Jeanne du Barry. Même s’il ne se fait pas trop d’illusions sur son avenir professionnel : « Il aurait fallu que je sois dans le coma pour ne pas remarquer que j’étais boycotté à Hollywood. Je ne le remarque plus aujourd’hui, car je ne pense plus à Hollywood. » Après avoir monté les marches, Johnny Depp avoue ne pas être resté dans la salle lors de la projection de Jeanne du Barry, ce qui ne l’empêche pas de défendre le film. « Mes partenaires m’en ont dit du bien, et je leur fais confiance. » Souriant, l’acteur a expliqué aussi pourquoi il s’était efforcé de parler un français soutenu dans le film : « Je ne pouvais pas employer d’expressions comme « avoir le cul bordé de nouilles » pour incarner le roi. »

La polémique du jour : qui veut la peau du cinéma africain ?

« Très peu de films africains sont distribués correctement (…) c’est beaucoup de mépris. On ne veut tout simplement pas mettre à la même hauteur des cinéastes d’Afrique et ceux de l’Occident. » En s’exprimant ainsi à l’AFP, le Malien Souleymane Cissé, 83 ans regrettait surtout que le cinéma africain n’ait été récompensé que par une seule Palme d’or (Chronique des années de braise de l’Algérien Mohammed Lakhdar-Hamina, en 1975) a sûrement raison sur le fond, mais la polémique que son message semblait vouloir lancer ne prendra pas, du moins cette année. La sélection africaine n’a jamais été aussi florissante que cette année avec six films en sélection officielle, dont deux en compétition. Et plus globalement, au cours de ces dernières années, on se souvient d’au moins deux grands succès : Atlantique de la Franco-Sénégalaise Mati Diop, Grand prix du jury en 2019 et Timbuktu du Mauritanien Abderrahmane Sissako, certes oublié par le palmarès en 2014 mais récompensé par un très beau succès public et de nombreux César.

La photo du jour : Une vraie complicité

Pedro Almodovar et Ethan Hawke au photocall de son moyen métrage « Extraña Forma de Vida ».
Pedro Almodovar et Ethan Hawke au photocall de son moyen métrage « Extraña Forma de Vida ». – Scott Garfitt/AP

Le chiffre du jour : 60 (ans)

C’est l’âge du Mépris, chef-d’œuvre intemporel de Jean-Luc Godard adapté du roman éponyme d’Alberto Moravia et présenté ce mercredi après-midi dans la section Cannes Classics. L’affiche, qui accompagnera la ressortie du film le 24 mai en copie restaurée, fait référence à la plus célèbre des scènes du film entre Brigitte Bardot et Michel Piccoli. « Tu les trouves jolies, mes fesses… et mes seins, tu les aimes ? » Une scène imaginée et tournée par Godard dans le seul but de répondre aux exigences de ses producteurs américains qui voulait voir Bardot dénudée.

L’indiscrétion du jour : la couleur du chien du Martinez

S’il est un palace emblématique à Cannes, c’est bien le Martinez dont la plage servait autrefois d’écrin à l’émission de Canal+ Nulle part ailleurs. Gilles Pozzo, son concierge en chef ne manque pas d’anecdotes, au sujet des demandes les plus folles qui lui ont été faites et qu’il ne s’est pas privé de nous confier. « Il y a quelques années, une dame m’a demandé :  »Gilles, j’ai une robe jaune et, pour le fun, j’aimerais savoir si on peut teinter mon chien en jaune pour que je puisse l’emmener en soirée », raconte-t-il à 20 Minutes. Je me suis adressé à qui de droit. Je ne voulais pas qu’il ait à en souffrir et on a pu effectivement le faire teindre. » Le résultat a tellement plu à la cliente (sans doute moins aux défenseurs de la cause animale) que la petite boule de poils a changé de couleur « sept à huit fois » pendant la quinzaine.

A suivre demain : Indiana « Croisette » Jones

Harrison Ford débarque sur la Croisette avec le cinquième opus d’Indiana Jones, réalisé par James Mangold. Situé en 1969, Indiana Jones fait équipe avec sa nièce Helena pour trouver le Cadran de la destinée qui donne son titre au film et affronte d’anciens nazis sur fond de guerre froide et de conquête de l’espace. Sortie du film le 28 juin.