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Un professeur d’anglais brûle les copies du bac de ses élèves devant son lycée : “Elles étaient catastrophiques” (VIDÉOS)

Avec ce geste, l’enseignant contractuel a voulu protester contre la réforme de l’Éducation nationale. Invité sur le plateau de BFMTV, il s’est justifié : “D’une part, c’est visuel. Mon objectif était de mettre ce débat sur la place publique. Effectivement, je me dis qu’en brûlant des copies devant un lycée, ça allait attirer l’attention”.

”On est sur une approche où il y a un programme, où il faut apprendre tel et tel contenu. Ça vient un peu de nulle part, pour les élèves ça n’a pas de sens. S’il n’y a pas de sens, soit on décroche, soit on va se mettre dans une optique d’apprentissage superficiel. Mais on n’aura rien appris de fondamental”, regrette-t-il.

”Avant l’examen, j’ai choisi de divulguer le sujet à mes élèves et de le préparer avec eux. Mon raisonnement était le suivant : ces élèves de terminale arrivent au terme de leur enseignement dans le secondaire”, explique-t-il à nos confrères du Parisien. “Aucun d’entre eux ne sait parler anglais. C’est donc que les cours qu’ils ont suivis durant les sept dernières années sont un échec”, regrette-t-il.

Les élèves concernés par le geste de l’enseignant devront recommencer l’épreuve. Un mal pour un bien, selon Victor Immordino. “Les copies, je les ai vues. Elles sont catastrophiques. Si elles avaient dû être notées en l’état, ils n’auraient pas eu de bonnes notes. C’était positif pour eux finalement que celles-ci soient détruites. Ils vont avoir une nouvelle chance pour rédiger, ce n’est pas plus mal”, argumente-t-il.

Le professeur indique qu’il espérait que l’examen soit tout simplement annulé. “Au bout de sept ans, les élèves ne parlent pas anglais en terminale, et ça concerne l’ensemble des classes. Si l’ensemble des classes est concerné, c’est que ce ne sont pas les élèves qui sont à remettre en cause.”

Placé en garde à vue ce mardi, Victor Immordino “a été déféré le 10 mai et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer la profession d’enseignant et de paraître aux abords du lycée”, indique le parquet de Paris.

Il sera jugé en octobre prochain. Il encourt dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende.